EDITO : L’IVRESSE DU POUVOIR

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Alassane Ouattara, chef de l’Etat ivoirien, reste l’exemple d’un homme politique dont la cause a suscité un engouement à faire pâlir de jalousie. Les Etats-Unis, la France, l’Onu, l’Organisation internationale de la francophonie (OIF), version Abdou Diouf, la Cedeao, une bonne partie de l’Union africaine, etc.,   ont pris fait et cause pour lui dans sa croisade anti-Gbagbo. Pour lui, l’Union européenne a mis un embargo sur les médicaments destinés à la Côte d’Ivoire. Pour lui, des banques commerciales ont fermé, sans la moindre observation des règles en la matière. Laissant orphelins les clients devant les établissements bancaires.  Aussi,  la proposition de recompte de voix de son adversaire a-t-elle été balayée du revers de la main par ses parrains, préférant la guerre en Côte d’Ivoire. Après sept ans d’exercice du pourvoir, peut-on raisonnablement dire qu’Alassane Ouattara valait les éperons du chevalier ? La victoire à la Pyrrhus induit un acte repoussoir à la lumière de la Bible et du Coran. Le respect du verdict sorti des urnes le commandait, justifieront les autres. Ils défendront une mission humanitaire et  de restauration de la démocratie (sic !). Exit le jeu électoral pipé par les hommes en armes. Comme reste une broutille, le bâillonnement des libertés collectives et individuelles. Dès lors, la Constitution qui, ailleurs, est la boussole, est piétinée,  violée,  sans que les chantres de la Démocratie et des Droits de l’Homme ne pipent mot. Selon son ordonnance relative aux sénatoriales, les députés ivoiriens feront partie de ceux qui vont choisir les sénateurs, leurs collègues de la chambre bicamérale. Renversant ! Derrière cette décision controversée : constituer un bétail électoral pour le parti présidentiel qui, comme on le sait, a la majorité mécanique de députés à l’hémicycle. Même là où la Cour africaine des Droits de l’Homme et des peuples a enjoint l’Etat de côte d’ivoire de reformer une commission électorale viciée par une surreprésentation du parti au pouvoir et ses satellites, l’homme politique Ouattara ignore la loi. Habitué aux opérations Barracuda, il lance dans la foulée les sénatoriales sans tenir compte de la bronca autour de la Commission électorale. Mépris ? Peut-être.  Mais pour qui connait son avidité des lambris dorés, l’ivresse du pouvoir explique cet entêtement suicidaire de l’auteur.

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Par Nissi Anaëlle

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