EDITO : Le Pdci-Rda à l’épreuve du statut de bâtisseur de la Côte d’Ivoire

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Le Pdci-Rda d’Henri Konan Bédié a aujourd’hui maille à partir avec le Rdr d’Alassane Ouattara. Disons-le net : salaire de son inconséquence politique. Passons sous silence le soutien apporté par Bédié à Ouattara lors du 2e tour de la présidentielle de 2010.  Dans le feu de la polémique de près de 600 000 voix de Bédié dont il aurait été délesté au profit d’un autre candidat. Malgré l’évidence, contre toute attente, parce que soumis à une forte pression de Sarkozy, agitant des représailles de supposés biens mal acquis, Bédié s’est taillé un coupable sur mesure : le camp Gbagbo. Fermant délibérément les yeux sur les officines à triche du Rdr. Une fois le pouvoir acquis, le faiseur de roi n’a pas été récompensé à la hauteur de son sacrifice. Et vinrent des écriteaux sur un pont.  Le Pont Bédié. Qui le fit passer à la trappe. Son cadet ayant eu un moyen de pression sur lui, Ouattara a multiplié les humiliations.  Comme chasser de l’Inspection générale de l’Etat, Niamien N’Goran, neveu de Bédié, alors que ce dernier séjournait à Paris. Le lot des proches de Bédié éjectés de leurs postes grossit de jour en jour. Jean Louis Billon a été évincé du conseil régional du Hambol. Le dernier en date, Akossi Bendjo, a payé pour son engagement à garder en vie la dénomination Pdci-Rda, contre un parti unifié aux contours flous. Or l’autre a dit : « là où il y a le flou, il y a un loup ». Tant que Bédié sera dans l’illusion d’être au cœur pouvoir, la rue abidjanaise qui a l’humour cocasse l’a même surnommé le PCA de la République, allusion faite à la cogestion supposée de la Côte d’Ivoire avec Ouattara, l’essentiel, la Côte d’Ivoire, passera au second plan. Tenez,  le secrétaire exécutif chargé des élections au Parti démocratique de Côte d’Ivoire (Pdci), Roland Adiko déclarait : « c’est au gouvernement de répondre » à la réforme de la Commission électorale indépendante (Cei), souhaitée par sa formation politique et l’opposition.
Alors même que cette Cei n’est pas réformée, que le Pdci se précipite pour présenter des candidats aux sénatoriales. Pour être conséquent avec lui-même, le vieux parti aurait dû renoncer à présenter des candidats. Sans forcément souscrire pour la politique de la chaise vide, ce « boycott » aurait eu pour mérite de mettre la pression sur Ouattara. Que non. L’unanimité pour la réforme de la Cei n’a pas douché l’appétit du pouvoir de certains cadres du Pdci. Or, la Côte d’Ivoire est à un carrefour important de son histoire. Démocratique.  La paix et la quiétude des Ivoiriens en dépendent. Comment les découpages électoraux fantaisistes, grossièrement à l’avantage du Rdr, peuvent-ils disparaitre si Bédié et le Pdci ne montrent pas une certaine fermeté vis-à-vis de l’allié Ouattara. Les querelles de clocher autour de l’alternance et du parti unifié relèvent d’intérêts égoïstes. En somme, une cuisine interne au Rhdp. Loin de la tasse de thé des Ivoiriens. Le Pdci-Rda qui ne rate aucune occasion pour s’arroger le titre de bâtisseur de la Côte d’Ivoire moderne gagnerait à élever le niveau de sa politique pour rendre robuste son alliance avec Ouattara et le Rdr. En ayant la Côte d’Ivoire comme unique référent. C’est à ce prix qu’il forcera l’admiration des Ivoiriens. L’un implique l’autre. Naturellement. Si tant est que c’est le pouvoir que le pari « doyen » vise.

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Par Yeshua Amashua

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