Refus du gouvernement de discuter de la commission électorale : Des partis d’opposition crient au despotisme en Côte d’Ivoire

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Suite au communiqué du gouvernement annonçant les élections des conseils régionaux, des conseils municipaux et du sénat, dans les semaines et les mois à venir, les partis de l’opposition ont adressé le 6 Février 2018 une correspondance au Président de la République.

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Les membres de l’opposition tenaient à rappeler au Chef de l’Etat l’opportunité du moment pour reformer la Commission électorale indépendante qui fait l’objet de controverse et de contestation depuis l’adoption et la promulgation de la loi qui l’a instituée en 2014.

Cette démarche de l’opposition s’appuyait, aussi, et surtout, sur l’Arrêt du 18 novembre 2016, de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples qui sur saisine de la société civile Ivoirienne a reconnu que l’organe électoral de notre pays ne répondait pas aux normes internationales en vigueur en la matière.

La Cour Africaine des droits de l’Homme et des Peuples a surtout relevé le caractère partisan, impartial et déséquilibré de notre Commission Electorale. Aussi a-t-elle ordonné à l’Etat de Côte d’Ivoire de modifier la loi de 2014, portant création de la Commission électorale indépendante avant le 18 novembre 2017.

Le gouvernement ivoirien n’ayant pas obtempéré dans les délais requis par l’Institution judiciaire africaine dont notre pays est partie, l’opposition ivoirienne a demandé au Chef de l’Etat d’ouvrir une large concertation avec toutes les parties prenantes aux élections pour reformer, de manière consensuelle, la CEI dans le respect des termes du verdict de la juridiction ci-dessus indiquée.

L’opposition pour démontrer sa bonne foi a indiqué au gouvernement qu’elle soutenait les propositions de la société civile ivoirienne qui pourraient constituer une base de discussion.

En effet la société civile a saisi le gouvernement de deux projets :

  • Un projet relatif à la composition et au fonctionnement de la Commission Electorale
  • Et un projet de code électoral.

A notre offre de dialogue et de concertation pour parvenir à un consensus, gage de paix durable, pour la Côte d’Ivoire, le gouvernement a répondu par une fin de non-recevoir, par courrier, en date du 26 février 2018 signé par Monsieur Jeannot AHOUSSOU-KOUADIO, Ministre d’Etat, auprès du Président de la République, chargé du Dialogue politique et des relations avec les Institutions.

Le gouvernement tout en reconnaissant le caractère obligatoire de l’Arrêt de la Cour africaine des Droits de l’Homme et des peuples, affirme cependant, qu’il ne lui parait pas opportun de l’exécuter avant les échéances électorales.

Les autorités ivoiriennes, par leur refus d’exécuter un acte de justice visant à rendre la CEI conforme à sa mission, place l’Institution électorale dans une posture illégitime et illégale qui affecte et entache de nullité toutes les élections qu’elle est amenée à organiser sur injonction du gouvernement.

En raison de ce qui précède, les partis politiques de l’opposition prennent à témoins l’opinion nationale et internationale sur l’attitude méprisante et belliciste du gouvernement à l’égard non seulement du peuple ivoirien qui n’aspire qu’à la quiétude, mais aussi à l’endroit de l’Institution Juridique Africaine dont notre pays est signataire.

Le gouvernement de la Côte d’Ivoire doit expliquer à nos compatriotes ainsi qu’à la communauté internationale les raisons qui le fondent à précipiter l’installation du Sénat, dans l’extrême urgence, au point de violer la constitution et de rejeter le verdict de la Cour africaine des Droits de l’Homme et des peuples.

Les partis de l’opposition signataires de cette déclaration, lancent un vibrant appel à toutes les organisations politiques, associatives (syndicats, société civile) et tous les citoyens épris de paix et de justice, soucieux de voir s’instaurer dans notre pays un Etat de droit et démocratique, afin qu’ils taisent leurs querelles et divisions de toutes natures, pour se rassembler en vue de sauver la nation qui avance à grands pas vers le chaos politique économique et social.

Il faut empêcher de laisser germer et prospérer les graines du despotisme en Côte d’Ivoire.

Fait à Abidjan, le 1er Mars 2018

Les partis politiques de l’opposition

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