Faire des économies. C’est le but de ce deuxième déménagement en si peu de temps. En effet, la Société d’édition et de distribution de presse (Edipresse), à capitaux étatiques, en plus du privé, va quitter ses locaux de Cocody Ambassade d’Angola, pour se reloger dans les locaux de Fraternité Matin, journal gouvernemental. Selon nos sources, les tensions de trésorerie ne laissent guère le choix à cette entreprise dont les pertes deviennent abyssales. Obligeant l’Etat ivoirien à y injecter des fonds pour équilibrer ses comptes. Ainsi, quelque 700 millions de Fcfa destinés à l’appui à l’impression des entreprises de presse ont été réorientés vers Edipresse, un bol d’oxygène qui a permis à ses dirigeants de souffler un ouf de soulagement. En revanche, les entreprises de presse, elles, broient du noir, faute d’appuis. Les cris d’orfraie du groupement des éditeurs de presse (Gepci) n’ont jusqu’ici eu aucun écho favorable. Patrice Yao, son président, multiplie les conférences de presse, les déclarations, en vain. Cette manne mise en place sous l’ancien régime, via le Fonds de soutien et de développement de la presse (FSDP), maintient, bon an mal an, lesdites entreprises sous perfusion, les méventes des journaux ayant atteint les fonds. Les mauvaises langues prêtent à l’ancien ministre de la Communication, de l’Economie numérique et de la Poste, Nabagné Koné Bruno, cette « terrible » phrase : « Nous ne pouvons pas donner notre argent à des journaux qui passent leur temps à nous insulter ». Vrai ou faux ? Une chose est cependant sûre. Si rien n’est fait d’ici là, de nombreux travailleurs de ces entreprises vont grossir le rang des chômeurs. Déjà, les compressions des effectifs se font jour. Selon Traore Moussa, dit MT, président de l’Union nationale des journalistes de Côte d’Ivoire (UNJCI), des entreprises de presse ont déjà réduit leur effectif, Notre Voie, Fraternité Matin, bien que gouvernemental, Groupe Olympe, éditeur de Soir Info et L’Inter, notamment. Et, a-t-il ajouté, d’autres sont sur le point de le faire. Il a donc plaidé auprès de l’actuel ministre de la Communication et des Medias, Sidi Touré, présent à la célébration de la journée internationale de la liberté de la presse du 3 Mai dernier de peser de son poids pour que cet appui redevienne une réalité. « Le gouvernement fera tout pour que les medias continuent de jouer leur rôle », a assuré le ministre.
Tché Bi Tché
tbt552@yahoo.fr