Vincent Toh Bi Irié, ex préfet d’Abidjan aux politiques : « Il y a une corrélation entre vos déclarations au sommet et les effervescences à la base »
‘’Consolidation de la paix, de la sécurité, et de la cohésion sociale, vision et action pour une Côte d’Ivoire solidaire’’. Tel est le thème de la 4ème édition du petit-déjeuner débat, initié par l’Amicale des anciens de l’Aeemci qui a eu lieu le samedi 20 février 2021 au Plateau. « Consolidation de la paix, de la sécurité, et de la cohésion sociale, vision et action pour une Côte d’Ivoire solidaire ». C’est le thème de cette rencontre qui s’est déroulée en présence du président du Conseil supérieur des imams, des mosquées et affaires islamiques (Cosim). A cette occasion, le gouverneur Toh Bi Irié , l’un des panelistes, a diagnostiqué les crises à répétition que connait la Côte d’Ivoire depuis 30 ans. « (..) En Côte d’Ivoire, il y a des problèmes économiques, des problèmes fonciers graves, de déséquilibre social grave. Il y a des problèmes ancestraux entre communautés. Il y a des problèmes qui existent déjà et qui n’ont rien à voir avec la politique, mais qui se transforment en problèmes communautaires. C’est latent ! » a disséqué l’ex-préfet d’Abidjan,. Pour lui, il y a des voies pour éviter ces conflits. Il s’agit selon lui, de couper le cordon de nocivité. En vivifiant le sentiment d’amour et d’appartenance à la communauté à la base, dans les écoles et à la jeunesse. Toutefois l’expert reconnait que ces conflits ont souvent pour racines dans les discours politiques. « Il y a une corrélation entre vos déclarations au sommet et les effervescences à la base. Attention essayez de vous élever » a-t-il conseillé. Dans sa démarche, il est clair que la responsabilité du pouvoir est plus engagée dans le processus démocratique. « Le système institutionnel donne beaucoup de prérogatives au pouvoir pour apporter la démocratie. Donc, c’est le pouvoir qui doit faire plus d’efforts pour y arriver. C’est eux qui ont la police, la justice et tout. Soyons tous loyaux en République et posons des actes dans notre milieu de toujours» a-t-il recommandé. Pour sa part, Me Jean Bonin, vice-président du Fpi, représentant le Premier ministre Affi N’guessan, a surtout proposé les Etats généraux de la République, pour passer au peigne fin les différents problèmes de la nation et y mettre fin par des solutions. Issouf Binaté, président de l’Amicale des anciens de l’Aeemci, (3A), a interpellé les consciences sur les violences enregistrées en côte d’Ivoire depuis 40 ans, avant d’inviter à un changement radical de paradigme. « L’heure de l’engagement civique a sonné » a-t-il déclaré après avoir remercié le Premier ministre, le président du Cosim Cheick Mamadou Traoré pour leur soutien. Somme toute cette rencontre appelle une conscience nationale pour mettre fin à ces crises à répétition.
Renaud D