Irrité par la polémique qui voudrait que gérer les affaires de l’ Etat relève de l’apanage des économistes, Laurent Gbagbo, ancien président de la Côte d’Ivoire, lors de la convention de son parti a lâché cette phrase lourde de sens : « Des gens croient que gérer un pays, c’est une affaire d’économiste. Je ne sais pas où ils ont été à l’école et où ils ont appris ça. Non, les techniciens que nous utilisons pour appliquer telle ou telle décision sont des économistes, oui. Mais, la politique économique d’un pays, c’est la politique d’abord. Maintenant, une fois cette politique définie, comme j’appelais à l’époque, les Mamadou Koulibaly, les Bohoun Bouabré, je dis :’’Bon, on va faire ça, alors trouvez comment on peut faire ça !’’. Mais, ‘’on va faire ça’’, c’est politique. Maintenant trouver comment on peut s’y prendre, ça c’est à vous de le faire ». Loin de nous l’idée de nous mêler de la politique politicienne, la gestion de Ouattara, ces dernières années contraste avec la méthode d’un homme qu’on nous a présenté comme versé dans les théories keynésiennes, un as en économie, celui-là même, en tant que DGA du FMI, a géré et redressé des économies intermédiaires. Le mythe construit autour de l’actuel président ivoirien s’effiloche, année après année, au contact de l’exercice du pouvoir d’Etat. Non seulement, ses promesses mirobolantes peinent à se traduire dans les faits, mais surtout ses choix macroéconomiques ne mettent pas au centre les populations. Tenez, alors que son gouvernement n’a pas hésité à augmenter le prix de l’électricité, là où la flambée des prix des produits de premières nécessités étouffent déjà le peuple, lui n’hésite pas à cadeauter ses proches en les nommant à des postes au contenu creux et inutilement budgétivores. Ministres gouverneurs, sénat, pour ne citer que ces postes qui engloutissent les deniers publics. Tout se passe comme si l’économiste dont les mérites ont été tant vantés n’a aucun souci à creuser le déficit public. Au moment où il demande au peuple de faire encore et encore le sacrifice. Rien d’étonnant, a priori, étant de la finance internationale, il gère le pays au profit de ce monde obscure, déjà au début des années 1990, les programmes d’ajustement structurel, les fameux PAS, se sont opérés concomitamment avec des décisions impopulaires telle que le raccrochage des salaires dans l’enseignement avec comme conséquence la destruction du système éducatif, car à travail égal, l’inégalité salariale a démotivé le corps des enseignants soumis à cette injustice.
Au demeurant, les Alassanistes (ils sont sur le point de porter sur les fonts baptismaux ce courant de pensée au détriment de l’houphouétisme) devraient réfléchir par deux fois avant de transformer en reliques l’houphouétisme qui malgré les dénégations des partisans de Ouattara qui présentent leur champion comme le bâtisseur de la Côte d’Ivoire moderne plus qu’Houphouët-Boigny doivent savoir que les critères objectifs pour juger les actions de leur mentor sont largement en sa défaveur. L’économie au sens noble du terme n’admet pas de jugements précautionneux.
Par Tché Bi Tché