Année charnière que 2025 qui va enregistrer l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire. L’ancien président Gbagbo a été désigné, récemment, lors de la convention de sa formation politique, le Parti des peuples africains-Côte d’Ivoire (PPA-CI), candidat pour défendre ses couleurs. Laurent Gbagbo est ainsi la première personnalité d’envergure à avoir annoncé sa candidature.
« Je veux compétir », a-t-il dit. Cette phrase témoigne de sa détermination à aller briguer les suffrages de ses compatriotes. Problème, une décision de justice, qui ne lui a, semble-t-il, jamais été notifiée, l’écarte de la joute présidentielle de 2025. En effet, l’ancien chef d’Etat ivoirien est accusé d’avoir braqué la Bceao. Ce qu’il considère comme une plaisanterie de mauvais goût.
En tous les cas, le nom du président Gbagbo ne figure pas sur le listing électoral. Il ne peut en conséquence être électeur, ni éligible. Du reste, lors des dernières élections municipales et régionales, il n’a pu prendre part au vote. Mais son parti et lui ont décidé d’engager la bataille pour que cette situation qu’ils estiment injuste soit corrigée au plus vite.
Et il ne faut pas être grand clerc pour savoir que ni lui ni son parti n’accepteront qu’il soit écarté de la présidentielle pour un délit inexistant, d’autant que l’institution censée avoir subi le préjudice, la Bceao, n’a jamais porté plainte. A supposer même que cela ait été fait, Laurent Gbagbo, en tant qu’ancien président, ne pouvait être jugé par un tribunal ordinaire, ainsi que le dispose la constitution ivoirienne. C’est une question de droit. Cette condamnation, à tous points de vue politique, voire politicienne, est donc nulle et de nul effet. Voilà pourquoi une décision politique doit être prise pour réinscrire son nom sur le listing électoral.
Les Ivoiriens sont contemporains de la jurisprudence qui a conduit, quand il était au pouvoir, le président Gbagbo, sur recommandation de l’ancien président sud-africain Thabo Mbeki, médiateur de la crise ivoirienne, à faire usage de l’article 48 de la constitution ivoirienne, pour faire d’Alassane Ouattara, candidat à l’élection présidentielle.
Il s’agit de dégager de la voie la présidentielle 2025, les écueils qui peuvent provoquer de réels tourments dont la Côte d’Ivoire n’a pas besoin. Et l’un de ces écueils est constitué également de l’absence du nom du président du Cojep sur la liste électorale. « 2025 ne va pas se dérouler sans moi », a déjà seriné Charles Blé Goudé. Et si à cela on ajoute la question Guillaume Soro, on peut dire que tous les ingrédients sont réunis pour provoquer de grosses inquiétudes. Il faut donc résoudre au mieux le problème. Ici et maintenant.
par Sita Ouattara