Politique : Stéphane Kipré flingue Alassane Ouattara

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Réuni en secrétariat général extraordinaire le 21 février, la direction de l’Union des nouvelles générations(Ung) a décidé d’appeler le gouvernement à ouvrir le dialogue sur le réaménagement de la Cei actuelle qu’il juge illégitime et forclos. Pour faire entendre sa position, plusieurs délégations sillonne le pays et la diaspora afin d’instruire les militants. Les délégations du parti étaient dans ce cadre réunies ce samedi 3 mars en banlieue parisienne pour écouter leur leader le président Stéphane Kipré.  Ce dernier a invité le chef de l’Etat à ne pas faire la sourde oreille faute de se retrouver cette fois-ci face à des boycotts actifs. Chers camarade membres du secrétariat général du parti, chers délégués, c’est un plaisir pour moi de prendre la parole à ce séminaire organisé par la diaspora afin de mieux vous expliquer notre position sur la Commission électorale indépendante. Puisque c’est la première fois que nous nous retrouvons en cette nouvelle année, qu’il me soit permis de sacrifier à la tradition en vous souhaitant mes vœux les meilleurs de santé, de prospérité et surtout de réussite des missions qui vous seront confiées dans le cadre du parti.

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Chers camarades,

Si nous sommes réunis ce jour, c’est parce que notre lutte est à un moment important de son avancement et que le combat autour de la Cei va conditionner la suite pour la reconquête du pouvoir. Parce que notre objectif, c’est de conquérir le pouvoir en 2020 pour réconcilier la Côte d’Ivoire. On ne peut plus se permettre de regarder le pouvoir Ouattara liquider ce pays avec sa gestion approximative. Si nous en sommes encore aujourd’hui à parler de réconciliation nationale, c’est bien parce que depuis au moins 1993 et le décès du président Félix Houphouët Boigny, notre pays est plongé dans une crise politique qui a sapé les fondements de l’Etat.  En 1993, Henri Konan Bédié accède au pouvoir après une lutte féroce avec Alassane Ouattara qui lui aussi convoitait le pouvoir. L’élection présidentielle de 1995, boycottée par le Fpi et le Rdr va entamer considérablement la légitimité du président Bédié qui va user de la traque des opposants pour asseoir son pouvoir. Comment ne pas en effet évoquer le boycott actif et les nombreux prisonniers qu’il a entrainés. Cette crise va connaitre son épilogue avec le coup d’Etat de décembre 1999 et la prise de pouvoir par les militaires. L’élection présidentielle de 2000 censée nous ramener la démocratie va déboucher sur une autre crise non seulement du fait du général Guéi qui refuse de reconnaitre sa défaite, mais aussi parce que le Pdci et le Rdr qui avaient vu leurs candidats disqualifiés vont remettre en cause la légitimité du président Gbagbo nouvellement élu.  Le clou, ce sera la tentative de coup d’Etat de 2002 qui va se transformer en rébellion consacrant la partition du pays, l’affaiblissement de l’Etat et donc de ses institutions. Après plusieurs accords signés un peu partout dans le monde, les ivoiriens espéraient en l’élection présidentielle de 2010 pour enfin installer un président qui ne soit contesté par personne, vu que les trois partis les plus importants du pays à savoir le Pdci, le Fpi et le Rdr ont pu aligner leur candidat. Nous connaissons tous la suite : une crise post-électorale atroce entrainant des milliers de morts, des prisonniers politiques et des exilés. Au lieu de nous sortir enfin de la crise, 2010 nous a replongé dans une crise beaucoup plus grave de sorte que jusqu’à ce jour, les violations constantes des droits de l’homme continuent de préoccuper les Ivoiriens. Alassane Ouattara, arrivé au pouvoir par la force a consacré la déliquescence de l’état de droit : il a constamment bafoué la constitution, instrumentalisé la justice pour servir son dessein qui est d’asseoir un pouvoir anti démocratique. L’opposition significative, en riposte, a boycotté toutes les élections organisées depuis sa prise de pouvoir. C’est dans ces conditions que des élections locales sont annoncées dans les mois à venir. L’Union des nouvelles générations n’a de cesse dénoncé une Commission électorale indépendante forclose et illégitime. Cette vision est aussi partagée par l’Organisation des Nations Unies et la Cour Africaine des Droits de l’homme et des peuples. Mais le régime Ouattara s’entête ! Il refuse d’entendre raison ! Il refuse d’écouter la voix du peuple, la voix de la sagesse. Il espère ainsi maintenir l’opposition dans une posture de boycot et pérenniser son pouvoir.  Il faut dire à M. Ouattara qu’il se trompe ! Il est entré dans l’histoire de la Côte d’Ivoire par la petite porte mais il a la possibilité d’en sortir par la grande. Qu’il accepte d’ouvrir le dialogue avec l’opposition pour restructurer la Cei et nous offrir des élections libres, démocratiques et transparentes. L’élection présidentielle de 2015 est la dernière que nous avons boycottée pacifiquement ! S’il refuse d’entendre raison, les prochains boycotts seront actifs. Les élections ont installé la Côte d’Ivoire dans la crise, M. Ouattara a refusé de faire la réconciliation, celle-ci va donc se faire par des élections exemplaires. Nous n’allons plus accepter que son pouvoir joue avec l’avenir des ivoiriens. Allez dire à M. Ouattara qu’en 2020, il doit organiser des élections libres auxquelles il ne sera pas candidat. C’est parce que nous avons perçu sa volonté de se maintenir au pouvoir en tripatouillant la constitution que nous avons refusé de nous associer à la révision constitutionnelle de 2016. J’entends certains de ses collaborateurs refuser d’écouter les revendications de l’opposition en disant que ce n’est pas à la Cei qu’on gagne les élections. Les Ivoiriens croient rêver en entendant des cadres du Rdr avancer de tels arguments. Pourquoi donc ce parti pendant des années a fait de la présidence de la Cei une revendication centrale ? Oui on ne gagne pas les élections à la Cei mais la Cei peut tripatouiller le vote et c’est ce que nous voulons éviter.

Camarades,

Allez dire à M. Ouattara qu’il est dévoilé ! Allez lui dire qu’il a échoué non seulement à réconcilier les ivoiriens mais aussi à tenir ses promesses électorales. Dites-lui qu’en 2020 il doit partir et il va partir parce que les ivoiriens, du nord au sud, de l’est à l’ouest en passant par le centre sont fatigués de sa haine et de sa mauvaise gestion.

 

 

C’est Dieu  qui est Fort

Je vous remercie.

Stéphane Kipré

Président de l’Ung

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