Le monde parallèle de ouattara et ses partisans.

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La poussière soulevée par l’homélie de Mgr Marcellin Kouadio, le tout nouveau président de la conférence épiscopale de Côte d’Ivoire peine à tomber.   Devant ce qu’il considère comme une charge d’un monde parallèle, le gouvernement a missionné son porte-parole, Amadou Coulibaly qui n’y est pas allé de main morte pour dire sa vérité au prélat. « nous ne sommes pas du même monde » a-t-il cinglé. C’est dire qu’en Côte d’Ivoire, il existe un monde en dehors de celui que régit la Constitution ivoirienne. En Effet dans le préambule de la loi fondamentale, il est inscrit en lettre d’or ceci : Réaffirmons notre détermination à bâtir un État de droit dans lequel les droits de l’Homme, les libertés publiques, la dignité de la personne humaine, la justice et la bonne gouvernance tels que définis dans les instruments juridiques internationaux auxquels la Côte d’Ivoire est partie,
notamment la Charte des Nations unies de 1945, la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948, la Charte africaine des droits
de l’Homme et des Peuples de 1981 et ses protocoles additionnels, l’Acte constitutif de l’Union africaine de 2001, sont promus, protégés.

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Marcellin Kouadio est voué aux gémonies pour avoir fait usage de son droit, la liberté d’expression, consacré par la Constitution. Ça c’est ce qui est pour la forme. Au fond, qu’a-t-il dit qui se détache de la vérité du moment. « Pour cela, les institutions qui ont en charge le processus électoral doivent gagner la confiance des Ivoiriens en démontrant leur préparation et leur capacité à organiser les futures élections » plaide l’homme de Dieu, non sans ajouter « De même, nous implorons tous les acteurs en charge des institutions électorales et judiciaires d’agir avec honneur, intégrité et honnêteté, en dispensant une véritable justice ». Poursuivant sa description, l’évêque dira « le jeu trouble de la classe politique en grande amitié hier, divisé aujourd’hui », dont « l’appel à la paix et à la réconciliation n’a jamais été sincère parce que la plupart du temps ceux qui nous parlent de paix se promènent en gilets anti-balles ». Comment qualifier par exemple l’engagement d’Alassane Ouattara à œuvrer pour la paix et la cohésion en recevant ses prédécesseurs, Bédié et Gbagbo le 14 juillet 2022, et que peu de temps après l’atmosphère politique vire à l’orage parce que Laurent Gbagbo n’est pas sur la liste électorale, au mépris des recommandations du 5e dialogue politique suscité par le gouvernement.  Est-ce sincère ? Assurément pas. C’est ce que dénonce Marcellin Kouadio.  Faut-il le brûler pour ces vérités apodictiques ? cela dépend du monde dans lequel l’on se trouve. En outre en quoi parler de prévarication sous la gouvernance de Ouattara est un crime ? Le gouvernement n’a-t-il pas créé un ministère dédié à l lutte contre la corruption, en dépit de l’existence de la Haute autorité de la bonne gouvernance.  Une telle batterie d’instruments montre que le mal existe. Mieux, des cadres RHDP ont été épinglés pour leurs gestions approximatives des deniers publics. Est-il équitable que dans un même pays, des régions bénéficient de l’investissement de l’Etat en fonction du militantisme des fils et filles de ces régions ? Plus ils sont nombreux à militer dans le parti présidentiel, mieux ils seront lotis. Si un fonctionnaire de l’Etat sanctuarise ces dérives, il est du devoir de tout citoyen, encore plus une autorité religieuse, de crier son holà. Tant pis si cela peut provoquer des poussées d’urticaire dans le le monde de la rue Lepic, celui de Oauattara et ses partisans. Mais une vérité est visible comme un bœuf dans un couloir éclairé. La libération des prisonniers politiques qui pour certains ont fait plus de 10 ans de prison, là où ses propres partisans sur qui il pèse de lourds soupçons de crimes contre l’humanité jouissent d’une insolente impunité, ouattara est abonné absent pour donner une suite à cette recommandation. Il se réclame d’Houphouët, seulement pour jouir de l’image du premier Président. Sinon, les valeurs de dialogue et de paix enseignées par le bélier de Yamoussoukro ne figurent pas dans son logiciel politique. Pourtant, il pouvait être instruit des initiatives de son prédécesseur pour réconcilier les Ivoiriens. Si ouattara est aujourd’hui au pouvoir, c’est parce qu’à un moment donné Laurent Gbagbo a placé l’intérêt de la nation au-dessus des intérêts partisans. L’épineuse question de sa candidature a longtemps constitué un point de friction en Côte d’Ivoire.  Il fallait des décisions politiques courageuses pour dénouer ce nœud gordien du problème. C’est le même sacrifice qu’on est en droit d’exiger de ouattara dans le cas Gbagbo qui cristallise en ce moment les passions. Le dire ne mérite pas qu’on soit couvert de diatribes. Car, comme nous l’avons indiqué dans une précédente publication dans toute société, il doit exister des poches de moralité. Qui mieux que les religieux pour incarner cette troisième voie, la voie du milieu, la voie de la sagesse par excellence.

Par Tché Bi Tché

tbt552@yahoo.fr

 

 

 

 

 

 

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