Depuis la double élection (1er et 2e tour) législative en France, le pays peine toujours à avoir un gouvernement. A cause du déni d’un homme : Emmanuel Macron. Jupiter comme il se fait appeler refuse de se rendre à la réalité qui est que les Français dans leur immense majorité vomissent sa politique autocratique. Se fendant d’une lettre aux Français avant de s’envoler pour le sommet de l’an 75 de l’OTAN, Macron est allé jusqu’à affirmer « personne n’a remporté les législatives en France » il l’a redit encore lors de son interview récemment à un media français. Raison invoquée : trois blocs se sont partagé le vote des Français. La gauche réunie au sein du Front populaire est cependant arrivée en tête avec près de 200 élus, l’extrême droite et ses alliés ont empoché 143 sièges. Les deux blocs ont laissé à l’ex-majorité présidentielle une portion congrue. C’est ici qu’il convient de marquer une halte pour se demander les dessous des tergiversations du président français. D’autant qu’en 2022, alors que son parti est arrivé en tête avec 250 sièges, ses adversaires n’ont pas contesté le fait qu’il puisse former un gouvernement. Rien d’étonnant, a priori. Car ces réflexes autocratiques sont la marque déposée d’Emmanuel Macron. Sa gouvernance depuis 2017 est émaillée de comportements dictatoriaux qu’il masque sous le velours d’un dirigeant de poigne. Il suffit de jeter l’œil à la loi sur les retraites pour se persuader que Macron n’a rien à envier à l’ex-dirigeant espagnol Franco. Contre la rue, il a maintenu vaille que vaille sa loi controversée. Mais il s’érige en donneur de leçon en Géorgie lorsque le gouvernement de cette république ex-soviétique refuse de retirer son projet de loi sur « les agents de l’étranger ». Plus proche de nous, contre l’avis de tous, il a refusé de suspendre son projet de loi qui modifie le corpus électoral en Nouvelle Calédonie. Il a fallu des manifestations à relent insurrectionnel pour que Jupiter accepte sur le tard (des vies ont été perdues) de mettre de côté son projet de loi. Tout porte à croire que son obstination à ne pas passer le flambeau du gouvernement à la gauche finira par des mouvements de rue qui risquent de perturber les jeux olympiques que l’hexagone s’apprête à organiser. Dison-le tout net, Emmanuel Macron est un autocrate dans l’âme. A tout le moins sa gestion du pouvoir emprunte beaucoup à tous les dictateurs et putschistes qu’il ne ce cesse de critiquer. Et dire qu’il a trompé tout le monde. Avant son élection en 2017, il a montré de lui des dehors d’un démocrate, d’un dirigeant français prêt à rompre avec les poisons de la Françafrique. Ses prises de positions sur la période coloniale, sur ce la France a laissé comme souvenirs hideux sur le continent africain ont, il faut le dire, épaté les jeunes africains qui ont cru à une nouvelle ère dans les relations franco-africaines. Echec et mât. La crise en Côte d’ivoire, par exemple, a permis de comprendre que la messe de requiem de la Françafrique n’est pas pour demain. Le président français est allé jusqu’à justifier le troisième mandat d’Alassane Ouattara. Une élection de 2020 dont la précampagne a couté une centaine de vies humaine. Avec le summum de l’horreur. Un jeune a été décapité à Daoukro et sa tête a servi de ballon de football à ses bourreaux. Cela n’est pas la tasse de thé de Macron. Tant que Ouattara peut garantir les intérêts français en Côte d’ivoire, il aura toujours le soutien de Macron. Mais qu’il se le tienne pour dit : « on peut retarder la roue de l’histoire, mais on ne peut l’empêcher de tourner » (le gabonais Pierre Akendengué). Les déboires de la France au Sahel sont l’expression éloquente que la vision étriquée de Macron pour la démocratie va perdre la France.
par Tché Bi Tché