La Banque mondiale renforce la résilience climatique et communautaire dans la vallée du fleuve Sénégal
Washington, USA, 14 février 2024 -/African Media Agency(AMA)/-Le Conseil des administrateurs de la Banque mondiale a approuvé aujourd’hui une initiative d’ampleur visant à relever les défis urgents dans la vallée du fleuve Sénégal (VFS). Du fait des menaces croissantes liées au changement climatique, cette zone vitale pour les économies locales et leurs habitants se trouve de plus en plus exposée aux risques.
Le projet de développement et de résilience de la vallée du fleuve Sénégal (PDRVFS), financé à hauteur de 195 millions de dollars par l’Association internationale de développement (IDA)*, bénéficiera aux quelque 2,9 millions de riverains de cette vallée en Mauritanie et au Sénégal, notamment les femmes, les jeunes ainsi que d’autres parties prenantes. Le projet vise à améliorer l’accès à des infrastructures et services inclusifs, intégrés au niveau régional et résilients aux effets du changement climatique dans les communautés frontalières ciblées par le projet.
Bien qu’elles abritent l’essentiel des terres irriguées en Mauritanie (90 %) et au Sénégal (80 %), les communautés résidant de part et d’autre du fleuve restent pauvres et vulnérables. Les villes de la région manquent d’infrastructures et de services de base et se trouvent de plus en plus confrontées à des problèmes liés au changement climatique : hausse des températures, précipitations irrégulières, sécheresses, inondations, montée du niveau de la mer, salinisation des sols et de l’eau, désertification ou encore dégradation des sols.
« En investissant dans la résilience des communautés, la connectivité et le développement économique local, ce nouveau projet aidera à créer des emplois de qualité dans la VFS et amènera des changements transformateurs dans cette très importante région frontalière, » souligne Chakib Jenane, directrice à la Banque mondiale pour le Développement durable en Afrique de l’Ouest et du Centre. « Grâce aux efforts de collaboration, il permettra aux parties prenantes de surmonter les défis complexes du changement climatique et de favoriser un développement inclusif pour les communautés locales. »
Lors d’un forum régional organisé à Saint-Louis du Sénégal en janvier dernier, le ministre sénégalais de l’économie et du budget, Mamadou Moustapha Ba, a insisté sur le besoin de lutter contre les effets du changement climatique pour permettre à la région de réaliser son potentiel. Il a déclaré à cette occasion : « Aujourd’hui nos ambitions de développement pour la vallée du fleuve Sénégal ne pourront être réalisées qu’en maitrisant les répercussions du changement climatique, dont les effets ont commencé à perturber l’économie autour du fleuve. » Le nouveau PDRVFS prévoit ainsi de s’attaquer à ces problèmes à travers l’investissement dans les infrastructures communautaires, l’amélioration des infrastructures d’irrigation, l’aide aux agriculteurs pour s’adapter aux changements du régime des précipitations, l’introduction de cultures résilientes à la sécheresse et l’augmentation de la productivité agricole. Le projet vise en outre à protéger la biodiversité et la résilience des écosystèmes. Les communautés et institutions bénéficieront d’initiatives de développement des capacités et de partage des connaissances afin de les aider à mieux comprendre et affronter les impacts liés au changement climatique.
Le PDRVFS illustre l’engagement de la Banque mondiale pour soutenir l’intégration régionale par le développement de la résilience et de moyens de subsistance durables pour les communautés frontalières. « L’approche de l’intégration régionale adoptée par le projet est essentielle pour aider les communautés frontalières à dépasser les obstacles qui entravent la circulation des personnes, des biens et services, du capital et des idées, » souligne Boutheina Guermazi, directrice de la Banque mondiale pour l’intégration régionale en Afrique et au Moyen-Orient. « D’une façon stratégique, ce projet intègre des infrastructures et des services sur un territoire transfrontalier pour développer la cohésion sociale et l’inclusion afin de lutter contre les risques climatiques. Il vise également à stimuler les échanges socio-culturels, à limiter les déséquilibres économiques et sociaux de part et d’autre de la frontière, et à promouvoir la prospérité économique. »
Ce type d’approche correspond aux attentes des pays, comme l’a rappelé Ismail Ould Abdel Vettah, ministre mauritanien de l’hydraulique et de l’assainissement : « La seule solution durable repose sur une gestion transfrontalière, fondée sur l’équité et la solidarité pour sauver notre région des impacts négatifs des changements climatiques. »
Le nouveau projet s’inscrit dans le dialogue global et les mesures prises suite à la COP27, renforçant l’urgence des mesures d’adaptation et d’atténuation climatiques.
Distribué par African Media Agency (AMA) pour la Banque Africaine de Développement.
* L’Association Internationale de Développement (IDA) de la Banque mondiale, créée en 1960, aide les pays les plus pauvres de la planète en leur accordant des dons et des prêts à intérêt très faible ou nul destinés à des projets et des programmes de nature à stimuler la croissance économique, à réduire la pauvreté et à améliorer la vie des plus démunis. L’IDA figure parmi les principaux bailleurs de fonds des 76 pays les plus pauvres de la planète, dont 39 se trouvent en Afrique. Les ressources de l’IDA permettent d’apporter des changements positifs aux 1,6 milliard de personnes résidant dans les pays IDA. Depuis sa création en 1960, l’IDA a appuyé les travaux de développement dans 113 pays. Le volume annuel de ses engagements a atteint environ 21 milliards de dollars en moyenne au cours des trois dernières années, environ 61 % étant destinés à l’Afrique.
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