Jack Delly lead vocal des Woody, rend hommage à Hamed Bakayoko: « Tu resteras pour moi le plus grand mécène de la musique ivoirienne »
« Je suis venu spécialement pour mon grand frère Jack Delly. Je ne pouvais pas ne pas être à ce rendez-vous. Vous savez, Jack Delly fait partie des gens qui nous ont inspiré à Adjamé(Abidjan). Ce titre qu’il vient de chanter est en fait un hommage à mon ami Hyacinthe Picasso qui était son petit frère… », Lançait l’ex maire de la commune d’Abobo, Hamed Bakayoko à l’occasion d’un concert que donnait le groupe Les Woody dans un espace évènementiel dans ladite commune. Ce message est encore retentissant dans l’esprit du lead vocal du groupe afro pop ivoirien, Jack Delly comme un écho qui veut s’éterniser au moment où Hambak emprunte la voie d’un voyage sans retour. En tant que mécène incontesté de la musique ivoirienne, Hamed Bakayoko voulait traduire d’abord sa reconnaissance à Jack Delly pour son apport à son pays mais aussi exprimé son amour pour cet art. A l’occasion du décès de celui que le milieu de la musique ivoirienne a surnommé le golden boy pour son apport incommensurable aux artistes de Côte d’ Ivoire mais aussi de toute l’Afrique, Jack Delly pleure le mécène. Mais le lead vocal du groupe Woody en tant que grand homme de culture utilise la manière en puisant dans la pure tradition africaine, notamment dans sa culture. Jack Delly lance des messages forts à Hamed Bakayoko entremêlé de chanson. « Monsieur le Premier ministre Hamed Bakayoko dit Hambak. Tu resteras pour moi le plus grand mécène de tous les temps de la musique ivoirienne. Celui qui respectait, écoutait, aimait et soutenait les artistes. Cette chanson est pour toi :…dô mé nônilé yi ? Alalé bémi hooo, sohiooo. Adieu mon ami », pleure ainsi le patron du groupe Les Woody. Dans cette strophe improvisée à partir de son célèbre titre « Ombre de nuit » Jack est dépassé par ce départ brusque de son ami et implore une puissance invisible pour le ramener parmi les vivants. A travers cette chanson qui traduit ses pleurs, Jack Delly se met d’accord avec le professeur Séri bailly quand celui-ci définit le vocable pleurer dans la tradition Bhété. « …Pleurer, dans la langue Bhété, c’est célébrer, c’est même faire de la poésie. De cette façon, la parole de celui qui pleure plonge la vie de celui qui est parti dans la mémoire de ceux qui restent … », écrit feu Séri Bailly dans son livre Le Tohourou, un chemin vers la sagesse. Le nom d’Hamed Bakayoko restera ainsi à jamais gravé dans la mémoire des Ivoiriens.
Renaud D