Pendant près de 10 ans, la zone nord du Mali a été fermée à l’État malien. Sous le prétexte fallacieux de ne pas entraver la lutte franco-onusienne contre les extrémistes religieux, il n’a pas fallu longtemps pour que Kidal, la ville-pays, tombe aux mains des rebelles Touaregs après la fin de l’opération française et onusienne. Bien sûr, avec la complicité franco-onusienne, ces deux entités ont propagé le mensonge selon lequel leur retrait du Nord du Mali provoquerait le chaos dans ce pays sahélien. Elles (France et ONU) faisaient croire que l’armée malienne était si faible qu’elle serait écrasée par la coalition entre les rebelles Touaregs et les djihadistes. En somme, une histoire déjà entendue.
En effet, lors de la crise ivoirienne, les deux entités ne donnaient pas cher de la peau de l’armée ivoirienne face aux rebelles de Guillaume Soro, qui, ironie de l’histoire, écumaient le septentrion ivoirien. Il a fallu que les jeunes cadres de l’armée ivoirienne sous Laurent Gbagbo lancent l’opération, baptisée « Dignité », pour révéler la supercherie. Les faits d’armes des rebelles étaient sciemment et faussement surestimés pour dissuader l’armée ivoirienne d’intervenir. L’opération, initialement appelée « César », a dispersé les rebelles dans la savane, tandis que d’autres se repliaient dans leur base arrière au Burkina Faso de Blaise Compaoré. La France et l’ONU, ayant trompé le monde entier, ont fini par former une coalition Licorne-Onuci-rebelles pour venir à bout de Laurent Gbagbo le 11 avril 2011. La morale de l’histoire est que si les armées d’occupation, qu’elles soient onusiennes ou françaises, vantent les mérites de groupes rebelles, le dessein caché derrière ces discours élogieux vise à piller tranquillement les richesses du pays en guerre.
Contrairement à la Côte d’Ivoire de Laurent Gbagbo, le Mali a tiré des leçons de cet échec. Non seulement le Mali s’est débarrassé de l’armée française sur son sol, mais il s’est également appuyé sur une puissance mondiale comme la Russie. Résultat : formée à l’école de guerre russe, l’armée malienne n’a pas mis longtemps pour venir à bout des rebelles Touaregs qui régnaient en maîtres à Kidal. C’est sans aucun doute un double échec franco-onusien. Le Mali est en passe de prendre le leadership de la libération totale du continent en alliant courage, efficacité au service de la diplomatie et de l’armée. Cela montre que si les Africains croient en eux, ils peuvent réussir là où les forces néocoloniales utilisent des subterfuges pour maintenir le continent sous le joug de la domination. Bravo au Mali. Bravo à Assimi Goita, qui n’a jamais cédé devant les accusations farfelues de ceux qui veulent voir échouer ce projet d’émancipation de l’Afrique, tout en continuant à servir de mamelle nourricière aux intérêts géostratégiques des prétendus grands de ce monde, des charognards qui, après avoir martyrisé le continent par l’esclavage et la colonisation, poursuivent leur jeu sordide. Bravo aussi à Laurent Gbagbo, dont le martyre a ouvert les yeux dans la sous-région ouest-africaine, clairement engagée dans la véritable décolonisation de l’espace francophone.
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