Edito : La Une sur Simone à l’aune des codes d’éthique et de déontologie journalistiques

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Une fois n’est pas coutume, réservons ces lignes à l’une de nos productions. « Enfin, Simone se vide et dit tout », c’est la manchette qui a récemment barré la Une de notre journal. A la suite de quoi, l’un de nos maitres, nous avons bénéficié de ses cours sur la critique littéraire à l’Institut des Sciences et techniques de la communication polytechnique d’Abidjan, a fait parvenir à notre gérant ceci : « J’ai reçu ceci d’un lecteur qui, comme moi, a acheté le journal pour comprendre. Il a été déçu et ce n’est pas bon pour un début.  Cela ruine le capital confiance et je pense honnêtement que tu dois veiller à ce que les papiers soient honnêtes avec les lecteurs ». Le mot est lâché : honnêteté.  Des écoles le préfèrent à l’objectivité.  Le journaliste, à défaut d’être objectif, doit être honnête. Nous sommes de cet avis. Mais alors, « enfin, Simone se vide et dit tout » entre-t-il en conflit avec cette notion ? Peut-être. A preuve certains de nos lecteurs nous le reprochent. Nous profitons pour leur présenter nos sincères et profondes excuses. Non pas, de notre point de vue, parce que nous avons fauté, mais parce qu’ils se disent avoir été trompés. Sans lecteurs, il n’y a pas de journal. Mais le journalisme a ses règles qu’il faut connaitre et appliquer. Les bonnes feuilles, et là je parle sous le contrôle de notre maitre expert en critique littéraire, sont de larges extraits d’un ouvrage à paraitre bientôt. C’est de fait une source d’information pour le journaliste. En tant quel telle, le journaliste peut y tirer un gros titre. Or, la Une d’un journal emprunte beaucoup à l’ellipse, figure de rhétorique qui permet d’avoir plus d’espace à exploiter. Il faut donc pour le journaliste élaguer les mots et expressions qui ne sont pas nécessaires pour la compréhension du message, voire contracter l’expression. Sortie du livre « « Du sous-sol de la république à la restauration » Enfin, Simone Gbagbo se vide et dit tout », voilà la titraille de notre collaborateur à l’intérieur du journal. Mais comme indiqué le titre est tout un cours en journalisme. Dans les grandes rédactions, on confie la direction a un journaliste chevronné qui dispose des atouts réels dans le domaine.  Par ailleurs, la Une du journal c’est sa vitrine. C’est ce que l’on expose à l’achat. L’un de nos maitres, feu Jérôme Diégou Bailly disait qu’un titre doit être « bandant et vendant ». Non sans ajouter : « on écrit pour vendre ».  Une façon de dire que si le titre n’accroche pas ce sont des piles d’invendus qui vont retourner à la rédaction. Conséquences : les difficultés financières se multiplient. L’entreprise met la clé sous le paillasson.  Pour revenir à notre sujet principal, la Une sur Simone ne se détache pas de la matérialité des faits. L’on nous a fait parvenir les grandes lignes du livre à paraitre. Et l’auteur de ce livre n’est autre que Simone Gbagbo. Les faits sont donc établis. Devions-nous faire ressortir que l’information concerne un livre ? Peut-être. Mais il y a deux sortes de « titres » en journalisme :  l’un informatif et l’autre incitatif. Le titre sur Simone doit être classé dans la catégorie des titres incitatifs. Parlant de la Une voici ce qu’en dit le site du journal français Le Monde :      « C’est généralement la seule qui sera visible avant l’achat du journal. Elle renseigne utilement sur le contenu du journal. Elle doit donc attirer l’œil du lecteur (l’abonné, le lecteur occasionnel, le passant dans la rue). La finalité de la Une est de faire vendre le journal. L’information y est organisée de façon à donner envie de lire le journal : elle doit être synthétique et attractive. Synthétiser une information revient à réduire sa composition, à en alléger le bagage de l’expression. Pour ce faire, nous le rappelons souvent à nos étudiants, selon Wikipédia, le dictionnaire en ligne, il y a trois secrets pour former un titre. Primo enfilez le costume de votre lecteur, deuxio, saupoudrez d’émotions, tertio et enfin prouvez ce que vous dites. Autrement dit, ayez recourt à des mots forts, percutants, virils, englobants, capables d’inciter à l’achat. Nous pensons modestement avoir respecté ces conseils dans la formation de notre Une sur Simone. Au demeurant, Simone Gbagbo, l’ex-première dame a été au cœur de tous les fantasmes dans la crise que notre pays a connue. On lui a collé le syndrome des escadrons de la mort. Sans un début de preuve. A juste titre, le couple Gbagbo a gagné tous ses procès sur le sujet d’escadron de la mort en France.  Simone ne reste pas moins une mine d’informations. Le livre, le 3e qu’elle met dans les rayons des librairies, est certainement riche en informations croustillantes. Les bonnes feuilles ne suffiront pas à étancher, chers lecteurs, vos soifs d’informations. C’est pourquoi, nous avons décidé d’aller vers ses services pour une interview grand format à laquelle vous vous attendiez.  Nous ferons tout pour l’avoir pour vous. Mais tout ne dépend pas de nous. L’agenda, la disponibilité de la concernée compte en pareilles circonstances. Votre droit à l’information juste reste et restera notre passion pour la vérité. Nous comptons sur vous pour nous accompagner dans cette mission. Vos préoccupations, le sens de notre engagement, notre slogan, continuera, grâce à vous d’avoir un sens.

Tché Bi Tché

tbt552@yahoo.fr

 

 

 

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