Dès les premières heures du putsch au Niger la CEDEAO-pro-guerre (la précision s’impose puisque le Cap Vert et à un degré moindre le Togo se sont désolidarisés) est montée sur ses grands chevaux pour lancer un ultimatum au général Tiani et ses hommes. S’ils ne confèrent pas le pouvoir au président Bazoum sous une semaine, la CEDEAO-pro-guerre se verra dans l’obligation d’intervenir militairement. Dans un premier temps, les puissances occidentales ont fait chorus sur cette initiative. Mais rapidement, des fissures sont apparues. Les Etats-Unis ne se sont pas contentés de nommer un nouvel ambassadeur, l’oncle Sam a aussi envoyé des câbles diplomatiques à Paris et dans plusieurs capitales ouest-africaines, sur sa perplexité quant au retour du président Bazoum au pouvoir. De quoi à grossir le nombre des anti-guerres. Plus grave, les populations nigériennes sont sur le pied de guerre, prêtes à affronter les chars de la CEDEAO-pro-guerre. Toute chose qui rend l’issue d’une intervention militaire chaotique. Le silence bavard de l’Algérie, du reste ses menaces subliminales en rajoute à la tension déjà palpable. Pays limitrophe du Niger, l’Algérie avait catégoriquement rejeté l’option militaire. L’issue de cette campagne des boutefeux reste explosive. Englués dans cette logique belliciste, les partisans d’une intervention militaire ont affirmé avoir bouclé les plans de leur guerre ‘’éclair’’ dans les rues de Niamey. Et que la date a même été choisie. Les observateurs de ce poker-menteur y voient les signes du scénario ivoirien. En effet, opposé dans une contestation électorale avec son adversaire Laurent Gbagbo, Ouattara, faisait appel à la même CEDEAO, non sans estimer qu’elle pouvait venir extraire Laurent Gbagbo du palais présidentiel, sans grabuges. La suite on la connait. Une guerre civile a fait officiellement 3000 morts. En effet, les forces françaises de la Licorne s’étant aperçues que leurs poulains de la rébellion ne faisaient pas le poids devant les quelques 5000 forces spéciales ivoiriennes cornaquées par le trio Konan Boniface-Dogbo Blé-Abéhi-Noel ont jeté le masque pour entrer en guerre contre les Forces de défense et de sécurité ivoiriennes. Comme la Côte d’Ivoire en 2010-2011, le Niger abrite des cantonnements de forces françaises prêtes à entrer en lice en cas d’intervention militaire. Mais la grosse inconnue restera la réaction de l’Algérie, du Mali, du Burkina et de la Guinée. Autant dire que la CEDEAO pro-guerre manie en ce moment de la dynamite dans le Sahel. C’est surtout cette éventualité de collusion des forces françaises avec les forces de la CEDEAO qui fait que les partisans de la guerre bandent les muscles. Comme quoi l’histoire bégaient à nouveau. Du sang va couler à cause des intérêts des impérialistes. Ils l’ont clairement dit dans leur manifeste fondateur. Extraits. Tout pouvoir et gouvernement établi par nous est légal, légitime et démocratique. Mais tout autre pouvoir ou gouvernement qui n’émane pas de nous est illégal, illégitime et dictatorial, quelle que soit sa forme et sa légitimité. Article 10 : Là où il y a nos intérêts, les pays du tiers-monde n’ont pas de droit, dans les pays du sud, nos intérêts passent avant la loi et le droit international. Article 20 : Toute intervention militaire a pour objectif de protéger nos intérêts et ceux de nos valets. Ce qui se passe au Niger est le témoignage éloquent ce la manifestation des termes de l’impérialisme. Raison pour laquelle nous vous proposons in extenso, en pages 4 et 5 de ces lignes, le document fondateur. A la semaine prochaine pour voir le monde dans toute sa laideur impérialiste.
Par Tché Bi Tché
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