EDITO: Haro sur la politique du « tabouret » !

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C’est une vérité de La Palice. Les Ivoiriens sont de plus en plus pauvres, n’en déplaise aux griots et autres narcissiques daltoniens. La faute à deux décennies de crise militaro-politique.  Une crise qui a fortement précarisé la quasi-totalité des secteurs d’activités. Alors qu’il y a joué un rôle nocif, en tirant dans l’ombre, les grosses ficelles d’une rébellion, le chef de l’Etat actuel, longtemps adoubé par la communauté dite internationale, souffle sur les braises avec  des choix politiques hasardeux.  Le Rattrapage qui a fait et continue de faire des ravages, le mérite étant sacrifié au profit de l’ethnie ou de la région, sort un autre concept non moins corrosif : la politique du tabouret. Avec ses corollaires d’agents obséquieux.  Cooptés, non pas toujours pour leur valeur intrinsèque, mais pour leur zèle militant.  Parfois des agents à l’agenda secret, comme échapper à la justice. Les prévarications et autres actes délictuels sont passés par pertes et profits, pour s’être livrés à la génuflexion devant le suzerain. Résultats : notre société s’avilit et se corrompt, par une race d’hommes « fidèles » à Tartempion et « loyaux » à Monsieur « Tout le monde », même si l’un et l’autre sont les pires adversaires. Pourvu qu’on satisfasse les besoins stomacaux. Pis, l’Administration qui constitue le moteur du développement d’un pays, parce que creuset de cadres bien formés et capables d’insuffler une dynamique à l’émergence, au sens noble du mot, pas celui du « vuvuzela » de la rue Lepic, est irriguée de partisans ou de militants, fruits de la politique du « tabouret », et dont la valeur ne dépasse pas, dans bien des cas, le seuil de la médiocrité.  Disons-le tout net : cette politique du tabouret est attentatoire à l’avenir de notre nation. Regarder, placidement, sans rien y faire, sonne comme une complicité, car symptomatique de la « non assistance à personne en danger ». Acte puni par des textes de lois de notre arsenal juridique. Que faire ?  Les actions peuvent être  individuelles ou collectives. Un ministre comme Thierry Tanoh a refusé le « tabouret », en acceptant d’abandonner le maroquin ministériel, sans que le ciel ne lui tombe dessus. C’est à son honneur. Collectivement, nous devons certes battre le pavé pour avoir, par exemple, une commission électorale indépendante. Mais, nous devons aussi nous dresser contre la chasse aux sorcières dans l’Administration contre un cadre malmené pour avoir refusé le « tabouret ».  Les moyens légaux existent. Souhaitons bon vent aux Ivoiriens et ivoiriennes qui adhèrent librement au Rhdp. Mais mettons le holà au harcèlement qui éjecte les compétences des services publics, au profit de gens de peu de coffre éthique,  estampillés « tabouret ». Nos voisins comme le Ghana se développent. Par un maillage de toutes les compétences, peu importe le bord politique. L’actuel président ghanéen, Addo, a récemment convié, au palais, ses prédécesseurs Jerry Rawlings, John Kufuor et de John Dramani pour avoir leur avis sur une question importante qui engage la vie de la nation. Ici, la haine aidant, on réduit à la mendicité ceux qui ont de quoi à offrir à leur pays comme savoir-faire. Ici, il faut être Rhdp, laudateur du chef, non plus de notre Etat, mais d’un tabouret, pour espérer un poste. Mais diantre, la Côte d’Ivoire est-elle l’apanage du Rhdp ? Le parti unique n’a pas autant cannibalisé les libertés des Ivoiriens. Haro sur la politique du tabouret !

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