Sa candidature a enflammé les réseaux sociaux. Si l’élection devrait y avoir lieu, il aurait fait de ses adversaires une bouchée. Et petit à petit, les conditions pour briguer le poste de président de la Fédération ivoirienne de Football, sont apparues comme un frein à son rêve. Les fameux parrainages ont tardé à venir. Celui des arbitres « dissidents », la bouée de sauvetage, a été donnée dans des conditions troubles. L’élection qui a présidé à ce parrainage ne souffre d’aucune contestation démocratique, voire juridique. Mais le fait qu’un premier groupe d’arbitres ait donné un parrainage à Diabaté Sory, cela n’a pas manqué d’ouvrir une polémique. Une autre a éclaté autour du parrainage de l’Association des footballeurs ivoiriens (AFI), présidé par Cyrille Domoraud, et dont Drogba est le 2e vice-président. Le parrainage, contre toute attente, contre toute logique, a échu à Idriss Yacine Diallo, l’un des candidats. Et la mécanique intellectuelle est partie au galop. Drogba doit se retirer, disent les tenant de cette thèse en chœur. « En tant qu’icône, il ne doit pas nager dans cette eau trouble. Même s’il venait à triompher, il lui sera difficile de travailler, car il sera confronté à une division au niveau du monde footballistique », justifie-t-ils, à des variantes près, leur demande. Nous respectons ces points de vue. Car, dans un débat d’idées, il ne faut jamais militer pour la pensée unique. Les arguments peuvent se rejoindre, s’entremêler ou s’entrechoquer. Il faut le dire simplement, nous ne sommes pas de cet avis. Car, nous pensons que, bien que les arguments tiennent, ils occultent un mal qui ronge notre société : l’intérêt particulier au dessus de l’intérêt général. Se retirer c’est laisser libre aux gens de peu de coffre éthique, des gens qui, au lieu d’accepter la situation qui est la leur, et de travailler à s’améliorer pour égaler, voire dépasser ceux que Dieu a doté d’une étoile supérieure, passent le clair de leur temps à des combines, à l’occultisme. A ceux-là, il faut dire que la société est ainsi faite. Il n’y a pas de nivellement. Il y a des supérieurs, il y a des subalternes. C’est une question d’échelle ou de paliers. La seule chose qu’on demande, c’est l’humilité. Il ne faut pas pour celui qui a la chance d’être au-dessus, écraser ou rabaisser celui qui est en-dessous. Que celui qui est en-dessous ne jalouse pas celui qui est au-dessus. Comment voulez-vous que celui qui appartient à une association, qui certainement paie ses cotisations pour faire vivre l’association, puisse être privée d’une décision de parrainage, sous le fallacieux prétexte qu’il y a 3 ans, il a déclaré « non partant » ? N’est-ce pas mince comme argument ? Même si cela était le cas, perdrait-il ses droits de membre de l’AFI ? De surcroit au profit de qui ? D’un non membre ? Assurément pas. Qu’on fasse un tour à la préfecture d’Abidjan où les statuts et règlements intérieures des associations sont archivés. Elles font toutes la promotion de leurs adhérents. Ce sont des textes de loi. Ne pas s’y plier, c’est végéter dans un ego surdimensionné. C’est avoir des desseins cachés qu’on pourrait expliquer, soit par la jalousie, soit par la haine rasoir qui se nourrit de la sorcellerie.
En quoi cette décision est bonne pour l’AFI ? Une décision au détriment de son 2e vice-président viole forcément son « objet », porte atteinte à ses missions. Réagir à ces manquements ne fait pas de Drogba celui qui a ouvert le feu. Il n’a fait que riposter. Lui demander de se retirer, c’est avaliser ces errements qui font que nos sociétés sont en retard. On reste trop attaché à nos intérêts égoïstes, au détriment de l’intérêt général. Nous sommes de ceux qui pensent que Drogba doit aller jusqu’au bout. Il peut perdre. C’est une possibilité dans toute élection. Alors, il tombera avec ses arguments qui n’ont peut-être pas convaincu le corpus électoral. Mais pas en donnant un blanc-seing à cette race qui crée artificiellement les problèmes, pour se victimiser et accablant l’autre. Disons-le tout net : « non, non et non ». Notre société s’en porterait mieux. Parce que ce qui arrive à Drogba n’est pas un cas isolé. Il semble être l’apanage sous nos tropiques. Dans les entreprises, dans l’Administration, en Equipe nationale, etc. Ne pas faire front pour extirper le venin, c’est lui donner la chance d’irriguer le corps social jusqu’à ce que paralysie totale s’ensuive. C’est se rendre responsable de non-assistance à société en danger. Et comme il n’y pas de société sans humains, c’est être responsable de non assistance à personne en danger. Acte puni par la loi.
Tché Bi Tché
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