EDITO : Côte d’Ivoire : La liberté de la presse sanglote

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En un laps de temps court. Cinq journalistes convoqués. Le nombre s’étoffe à partir de ce mardi 31 Mars 2020, où deux autres journalistes vont passer devant le juge. Au moment où le coronavirus polarise l’attention du monde entier. Certains ont même parlé de guerre. Mobilisant toutes les forces vives de la Nation. Ici, notre chef, habitué à la duplicité, associe les journalistes à cette lutte, son récent discours à la Nation faisant foi. Dans le même temps, son appareil répressif est  sur la rampe de lancement. Le rythme endiablé des poursuites révèle une peur-panique. De deux choses, l’une. Soit, l’on a peur de voir un système laid de Rattrapage  prendre fin. Soit, la succession à la Rue à la rue Lepic a mis en selle un autocrate qui voudrait gagner ses galons, non pas en montrant ses capacités à conduire les affaires de l’Etat, le flop de l’INJS est un témoignage éloquent, mais en voulant faire taire les journalistes, jugés critiques à l’égard du nouveau prince. Qu’on se le tienne pour dit. La mission première du journaliste, c’est de servir les gouvernés et non les gouvernants. Si nos confrères de Soir Info et du Nouveau Réveil se sont fait l’écho d’un supposé « état de santé précaire » d’Alain Lobognon, c’est parce que les avocats du prisonnier leur ont donné l’information. Cette information peut être erronée. Mais ce n’est pas le réflexe de recouper l’info qui leur a manqué. L’opacité dans la gestion de l’administration publique, avec la rétention des informations lorsque les journalistes sollicitent les responsables, est la grosse plaie de la pratique du journalisme sous les tropiques. Alors qu’il suffit qu’un petit blanc se présente, qu’on lui déballe tout. Dans la chaîne de responsabilité enseignée au journaliste, l’auteur des propos ou des faits rapportés est le premier responsable. Le journaliste porte certes une responsabilité dans la diffusion de l’information. Elle est cependant secondaire si l’information ne porte atteinte à une « short-list » de faits édités dans les codes d’éthique et de déontologie, que sont le respect de la vie privée de tiers, les dossiers de justice non encore évoqués en audience publique , les secrets monétaires et la défense nationale. Si Lobognon est en bonne santé, l’Administration pénitentiaire peut organiser, avec l’Accord de la tutelle, une visite au prisonnier. Ainsi, les journalistes pourront rétablir la vérité sans qu’on ne cannibalise la liberté de la presse. Surtout dans une situation où la priorité de la Nation devrait être orientée vers les moyens de freiner des quatre fers la propagation de la maladie à coronavirus.  

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Pour finir, le journaliste ne jouit pas toujours d’une liberté sans borne comme l’enseigne Daniel Cornu. Mais il ne peut pas se soustraire de son devoir de porter la voix des sans voix. Ce serait démissionner et trahir un « serment ». Toute tentative d’étouffer ce devoir sera voué à l’échec.  

Tché Bi Tché

tbt552@yahoo.fr

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