Me Emmanuel Altit, Conseil principal de Gbagbo, louvoie-t-il avec les intérêts de son client ? La polémique enfle depuis des semaines, depuis que ce dernier a demandé un délai pour présenter ses témoins, les témoins de la Défense. Il n’en fallait pas plus pour que l’on assiste à une féroce campagne de dénigrement dirigée contre l’avocat français sur les réseaux sociaux. Ses détracteurs estimant qu’il fait trainer exprès le procès pour amasser des honoraires. Disons que dans ce débat, beaucoup, dont nous même, ont pris la défense de Me Altit, vu la qualité du travail déjà abattu. Et qui ont permis de lever le voile sur les basses manœuvres contre l’ex-président ivoirien. Notamment, les actions qui ont permis de mettre à nu les vidéos truqués, les accusations infondées, et surtout le complot du trio Ocampo-Ouattara-Sarkozy. Comme s’il était dans la prémonition, Me Altit expliquait déjà, à l’entame de la procédure, les contours de son engagement auprès de Laurent Gbagbo, comme un challenge judiciaire, sans calculs mercantiles. Même si tout ouvrier mérite son salaire. Ce, dans une vidéo réalisée et mise en ligne par le service de communication de la Cpi, au début de cette affaire, mais dont le contenu épouse l’air du temps. A la question « Comment avez-vous été désigné comme conseil principal de la défense de M. Laurent Gbagbo ? », Me Altit répond : « J’ai été nommé conseiller principal devant la Cour pénale internationale parce que mon cabinet a eu l’habitude d’intervenir devant les juridictions internationales. Nous avons l’habitude de ce genre d’affaires. Mais aussi, parce que nous avons l’habitude de traiter des cas aussi complexes, difficiles et délicats ». Non sans rassurer « Notre équipe de défense est composé de professionnels expérimentés et aguerris. Aguerris à traiter des cas de cette nature. C’est-à-dire des cas extrêmement difficiles et sensibles ». Au regard de cette réponse, on peut dire que Me Altit savait déjà que le cas Gbagbo déchainerait des passions. Malgré tout, il appartient à chacun de garder son calme, de contrôler sa rage, et de ne pas se tromper de cible. Dès lors que ce n’est pas Me Altit qui a conduit Gbagbo à la Cpi. Lui et son équipe font de leur mieux pour le sortir de là. Ça peut paraitre lent, mais cette lenteur ne lui est pas imputable. Puisque le juge-président de la chambre de Première instance I, Cuno Tarfuseur, vient de dénoncer publiquement cette lenteur dans les procédures qui semble être inhérente au fonctionnement même de la Cpi.
Yeshua Amashua