C’est fini. Shadé Adédé, « l’homme à la peau tergale », « le citron du désert » ….repose désormais en paix au milieu de ses ancêtres, au cimetière de Pissékou, village de la sous-préfecture de Dahiépa-Kehi dans le département de Gagnoa. Plus jamais Kouamé Sibahi Valence dit Schade Adédé ne présentera le menu du service culture du quotidien Notre Voie dont il était le chef de service. Mieux sa place assise au sein de la rédaction dudit organe restera à jamais vide. Hélas, il ne fera plus de reportages, d’enquête et ne prendra plus part aux conférences de presse pour le compte dudit journal. Cela parce que son corps sans vie a été conduit à sa dernière demeure, le 10 octobre dernier à Pissékou. Avant le transfert de la dépouille du » citronnier du désert » dans cette localité qui l’a vu naître, ses confrères, la direction générale du quotidien Notre Voie avec à sa tête Abdoulaye Villard Sanogo dit Avs était à la morgue de l’hôpital général de Bingerville pour la levée du corps de « Gbagui Shukur ». La tristesse s » s’est emparée de la salle quand l’heure de s’incliner devant la dépouille du journaliste émérite a sonné. La fine pluie qui s’est mêlée à la cérémonie n’a pu empêcher le dernier voyage de Schade Adédé dans le canton Gbadi Est qu’il portait tant dans son âme et dans son cœur. Le promoteur des artistes chanteurs modernes et traditionnels, des comédiens, des humoristes, des écrivains, des poètes sur l’ensemble du territoire national n’a malheureusement pas eu le soutien des hommes de culture pour son dernier show à la place publique de Pissékou. «Schade Adédé a révélé à la face du monde plusieurs artistes dont certains sont de la région du Goh à travers sa plume dans les colonnes de notre journal. Mais force est de constater que pour sa veillée, ici, à Pissékou, tous ont brillé par leur absence très remarquable. Même son de cloche pour la veillée qui s’est déroulée à Bingerville. C’est de l’ingratitude notoire. Je ne manquerai pas de le reprocher à ceux que je rencontrerai sur mon chemin» s’est plaint le rédacteur en chef de Notre Voie, Augustin Kouyo. Le deuil ne lui a pas fait oublier les mérites du journaliste. «Schade Adédé n’a pas vécu inutilement. Il nous a enrichis par le biais de sa plume. C’était un artiste dans le sang et dans l’âme. Nous l’avons perdu au moment où personne ne s’y attendait. Nous voudrions lui dire infiniment merci» a-t-il ajouté. Avant d’esquisser des pas de danses avec ses journalistes aux sons de la musique du terroir local. Son acte a été appréhendé comme un appel au démarrage de l’hommage à l’illustre disparu. Les populations de Pissékou et ses environs n’ont pas marqué de pause jusqu’au lever du jour. Les membres de l’équipe de football de cette bourgade de la génération du défunt ont tenu à rendre un hommage à leur manière à leur ancien milieu de terrain Schadé Adédé surnommé Miezan pour son talent de footballeur à la place public. Cette équipe était vêtue d’un maillot dont le numéro 6 était porté à l’époque par le citronnier du désert. Leurs supportrices de l’époque y étaient pour rappeler au public les chants qui galvanisaient Kouamé Sibailly Valence sur le terrain face aux adversaires. Le cap est mis au pas de course sur le cimetière dudit village pour le repos éternel de son âme dans un contexte tinté de douleur et de d’émotion.
Renaud Djatchi, infos Doumbia Namory