C’est toujours émouvant d’assister à un moment que l’on peut qualifier d’historique. Voir ces 2 leaders la main dans la main et entendre dire le Président Alassane Ouattara « je suis content de te voir » est un instant privilégié surtout quand on pense à tout ce qui a alimenté jusqu’ici leur détestation commune. Ces premières images nous démontrent leur volonté partagée de lancer des passerelles pour combler le fossé qui les sépare. Et les Ivoiriens sont demandeurs de lendemains meilleurs. Au-delà de toutes les chapelles politiques, nos compatriotes veulent tourner la page de trois décennies de conflits, de crises, de guerre et ils attendent beaucoup de cette rencontre.
Alors que va-t-il en sortir ? Déjà, la symbolique de cette rencontre nous permet de dire que c’est un pas important qui vient d’être posé. Il faut le voir comme un déclencheur, un début de dialogue en vue de la réconciliation qui, elle, est un long processus. Se réconcilier, cela veut dire mettre en place des mécanismes de pardon non pas pour oublier mais pour exprimer la volonté de mettre de côté la belligérance qui a caractérisé et surtout divisé la classe politique ivoirienne.
Ces rencontres vont se poursuivre, s’élargir au Président Henri Konan Bédié. Mais restons réalistes. Ce n’est pas une poignée de mains aussi médiatisée soit-elle, qui va régler tous les problèmes en suspens. C’est pourquoi, mon parti, l’Urd, comme l’ensemble de l’opposition réclame un dialogue national qui réunisse les forces vives du pays pour donner une légitimité aux recommandations qui seraient faites. Le Président Ouattara laisse la porte ouverte à cette possibilité puisqu’il parle d’associer d’autres acteurs.
Après avoir entendu la déclaration du président Alassane Ouattara, je veux croire que cette rencontre ferme définitivement le cycle de violences et de crises qui a défiguré notre pays et que des mécanismes de paix vont se mettre en place pour un nouveau départ. Soyons convaincus que seule la Côte d’Ivoire en sortira victorieuse.
Danièle BONI-CLAVERIE.
Présidente de l’URD. »