Covid 19/ Prof Kokoua Alexandre, enseignant de médecine à Abidjan : « Cette crise est une opportunité économique »
« Pandémie du Covid, Au cœur de la problématique ». C’est le thème de la table ronde sur l’implication des chercheurs dans l’approche de la crise sanitaire du Coronavirus initiée vendredi 12 février 2021, par le professeur Essane Séraphin, recteur de l’Université Taharqa Sarê (UTS) en Côte d’Ivoire, et secrétaire du Domaine « science sociale » de l’Académie des sciences, des arts, des cultures d’Afrique et des diasporas africaines (ASCAD). Invité à cette rencontre, le professeur Kokoua Alexandre, professeur titulaire de médecine n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour dénoncer la supercherie autour de la crise à coronavirus par les grandes firmes médicales « La crise du Covid est une opportunité économique à travers la recherche et la vente des vaccins, la production du virtuel, etc. Les acteurs ne font pas de la philanthropie mais de la spéculation économique. Quand on écoute les autorités politiques, scientifiques et confessionnelles, on se pose beaucoup de questions », indique le professeur Kokoua. A l’en croire l’impact du mal sur les populations est réel. « On assiste au sein des populations des désordres psychologiques graves, le stress, l’angoisse, les murmures et le désespoir. La désorganisation sociale ou encore la rupture de l’intelligence sociale avec les notions de confinement et de distanciation », explique avec force détails, le prof Kokoua. Autre certitude selon lui, c’est que la crise du Covid 19 a désorganisé l’ordre social. « On est entre l’ombre et la lumière, l’amertume et l’angoisse. Elle est en train de réécrire l’histoire de l’humanité. Avec l’émergence et l’adoption de nouveaux paradigmes », relève le conférencier. Pour lui, l’autre défi est de ré-humaniser l’économie et le monde. En clair la compréhension de la crise à coronavirus semble floue. « Les données arrivent, se succèdent et se contredisent de jour en jour. Les premières certitudes sont mises à rudes épreuves. Les masques sont en train de tomber », a expliqué le prof Kokoua et de poursuivre : « Cette pandémie n’est pas une crise sanitaire. C’est une crise qui n’est pas médicale. L’origine est nébuleuse. L’expertise en cours met en cause les premières certitudes et fait tourner vers d’autres hypothèses. Nul ne détient la vérité. Le débat est mouvant », a relevé l’invité du professeur Essane Séraphin. « Le mot crise est polysémique. Dans le sens juridique c’est juger et décider. Dans le sens médical, cela fait référence à une évolution brutale et inattendue d’une maladie. Mais face à cette situation, nous sommes dans l’indécision, le balbutiement de la part des autorités qui doivent juger et décider », déplore le conférencier. L’objectif de cette table ronde selon le professeur Essane Séraphin, est de mobiliser les sciences sociales dans la lutte contre la pandémie. Il s’agit donc à travers cette conférence de développer des programmes pour enrichir des colloques et des projets de recherches. Afin de permettre d’aider à approcher et comprendre cette menace sociale qui menace l’humanité.
Renaud Djatchi