Côte d’Ivoire – Situation sécuritaire : Les députés de l’opposition inquiets ; voici leurs propositions
Face aux conflits communautaires qui essaiment ça et là sur le territoire ivoirien, avec un zoom sur les récents événements de Béoumi qui ont fait 9 morts, 90 blessés et 300 déplacés internes, et l’insécurité grandissante ( Marche des populations d’Attécoubé (Abidjan) contre les « Microbes » (Enfants en conflit avec la loi), les députés de l’opposition, membres des groupes parlementaires PDCI-RDA, VOX POPULI et RASSEMBLEMENT, ont tiré la sonnette d’alarme mardi au cours d’une conférence de presse qui a eu pour cadre le siège du PDCI-RDA, à Cocody (Abidjan). « Qu’est ce qui est dans l’indice de sécurité de 1,1 point pour que l’on observe des violences pendant les élections, pour que l’on assiste à des conflits communautaires ? Où en sommes-nous avec le désarmement ? Faut-il reprendre le désarmement ? », Tel est la problématique sécuritaire posée par la députée de Cocody, membre du groupe parlementaire VOX POPULI, Yasmina Ouégnin, modératrice de cet échange avec la presse. Estimant que cet échange aurait pu avoir lieu au parlement autour des questions orales, et que malheureusement, les députés de l’opposition refusent de s’y rendre pour protester contre la mort « lente » de la démocratie au sein de l’institution, dirigée par Amadou Soumahoro, où le RHDP s’est accaparé tous les postes contre le règlement de l’Assemblée nationale. Au souhait de la presse de la mise sur pied d’une enquête parlementaire pour éclairer lesdits conflits, « tout ne dépend pas de nous » a répondu Olivier Akoto, porte-parole du groupe parlementaire PDCI-RDA. Il a par ailleurs regretté la réaction tardive des autorités dans les événements de Béoumi, non sans ajouter qu’une commission parlementaire s’impose devant les nombreux cas de conflits communautaires.
« Un courrier qui demandait une enquête parlementaire pour comprendre la récurrence des mutineries n’a pas eu de suite » a renchéri Tra Bi Guillaume, porte-parole du groupe parlementaire VOX POPULI. « Nous ne sommes pas dans une posture d’indifférence » a souligné Yamina Ouégnin, invitant les populations à ne pas penser ainsi. Pour jouer véritablement ce rôle de porte-parole des populations, Martin MBollo, président du groupe parlementaire VOX POPULI a plaidé pour la mise en place, « pleine et entière » du bureau de l’Assemblée nationale, avec la participation effective des députés de l’opposition. « Nous ne nous battons pas pour avoir des postes » a-t-il dit. « Nous voulons à travers des questions orales à l’Assemblée nationale porter la voix de nos populations » a-t-il insisté. Pour sa part, Koné Gnagalo, porte-parole du groupe parlementaire RASSEMBLEMENT, a estimé que « Béoumi est l’échec de la réconciliation ». Et d’interpeler le gouvernement : « Prenez des dispositions pour que nous vivions en paix. Nous sommes menacés dans ce que nous disons, dans ce que nous faisons». Avant de marteler : « On veut nous envoyer à la pensée unique, au parti unifié. Nous disons non ». Pour conclure, Yasmina Ouégnin, a fait des recommandations parmi lesquelles on retiendra celles en direction des journalistes et des gouvernants. « Les journalistes doivent jouer leur rôle de 4e pouvoir, pour consolider la démocratie. Ils ne doivent pas souffler sur les braises » leur a-t-elle conseillé. Aux gouvernants, elle dira ceci : « Il faut éviter de « politiser » les chefs de terre, les chefs traditionnels pour qu’ils restent les garants de l’unité nationale ».
Tché Bi Tché