Alors qu’il s’était préparé pour être candidat à la présidentielle d’octobre 2020, Jean François Adjé a finalement remis à plus tard son ambition présidentielle. Il en a donné les raisons au cours d’une conférence de presse qu’il a donnée jeudi 19 novembre 2020, à Koumassi.
A la tête de son mouvement ‘’Initiative politique pour un nouveau départ en Côte d’Ivoire’’, le jeune leader fondateur d’une société d’informatique, a déclaré devant la presse que trois contraintes majeures ont constitué un frein à sa candidature. A savoir la 3e candidature ‘’non constitutionnelle’’ du candidat du Rhdp – le déséquilibre et le déficit d’indépendance de la commission électorale – Le parrainage citoyen, incompatible avec le caractère secret du vote.
Cela dit, Jean François Adjé fait valoir que malgré tout, le constat a été fait par ses représentants sur le terrain que le 31 octobre 2020, date constitutionnelle, une élection s’est tenue et des résultats en sont sortis nonobstant des pertes en vies humaines. Même s’il dit avoir été sur la même position que l’opposition sur la nécessité du report de l’élection, aujourd’hui, il n’a pas d’autres choix que de ‘’prendre acte des chiffres et conclusions émanant des observateurs de l’Union européenne, de l’Union africaine, de la Cedeao et surtout des résultats de la Cei puis du Conseil constitutionnel’’.
Le conférencier s’est également prononcé sur le dialogue politique qui va se mettre en place, selon les vœux d’Alassane Ouattara. Pour Jean François Adjé et son mouvement, contrairement à ce que déclarait le chef de l’Etat lors de son adresse à la nation, ce dialogue est loin d’être franc et sincère. ‘’Ce dialogue politique est mal parti pour être franc et sincère’’, affirme-t-il avant d’étayer sa position. « Aucune des parties prenantes à ce dialogue, ne reconnaît sa part de responsabilité dans tout ce tort qu’elles ont fait subir au peuple Ivoirien. Mais aussi pour la simple raison qu’on n’implique pas tous ces ivoiriens qui ne sont ni de l’opposition ni du parti au pouvoir. Cette majorité qui garde le silence et qui subit patiemment ces souffrances infligées par les choix et décisions respectifs », éclaire-t-il sa position. Pour le jeune leader, tous ces hauts responsables politiques doivent d’abord demander pardon au peuple et s’engager ensuite dans une démarche qui ne consacre pas l’impunité. Il estime que c’est cette impunité et la justice des vainqueurs qui, chaque fois, encouragent la commission de nouveaux actes criminels sur l’autel des ‘’petits arrangements politiques’’. Il invite la Cpi à poursuivre les auteurs des crimes de la crise postélectorale de 2011 car si Gbagbo et Blé Goudé sont acquittés, cela suppose, selon lui, que les coupables courent toujours.
Pour les élections législatives, Jean François Adjé pense qu’il est trop tôt pour en parler car nous ne sommes pas sortis de la crise de l’élection présidentielle. « Il faut qu’on sorte d’abord de la crise », coupe-t-il court.
SD à Abidjan
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