Ce samedi 25 Avril 2020, sous le préau de la paroisse Saint-Raphaël de Vridi, Paroisse-Mère, il y a des fidèles triés sur le volet. Mesures gouvernementales contre le Covid-19 obligent. Nous sommes à la paroisse où officie le Révérend Pasteur Ediémou Blin Jacob. C’est lui qui préside la cérémonie de distribution de produits aux fidèles. Don de l’Etat. Par l’entremise du ministre-gouverneur, Beugré Mambé. Le chef des pieds « nus » veille avec l’attention d’un félin sur la distribution. Un oubli peut être mal interprété. Les bénéficiaires sont d’Abidjan. Mais aussi de l’intérieur du pays. Tout le monde doit être servi. Y compris, ceux comme Kanon Luc, Acka Justin, etc., qui contestent son autorité sur l’église. « Il y a l’ordre et le désordre. Tous ceux qui ne sont pas dans l’ordre sont des rebelles. Mais un rebelle n’est pas hors de la famille. Dieu a créé le monde bon. D’autres ont choisi d’être des rebelles. Mais Dieu ne les a pas tués. Mieux, ils prennent la part qui est à eux. Nous travaillons en fonction de l’amour divin. Nous avons un examen à passer sur la terre. Pour cet examen, le thème principal, c’est l’Amour. Jésus a dit : « Aimez, même vos ennemis » », explique-t-il le sens de son geste. Face à la pandémie, il rappelle à bon escient les mesures barrières. Mais, insiste pour dire « le médecin soigne, Dieu guérit ». Et d’ajouter : « la crainte de l’éternel est le commencement de la Science » (Proverbe 1 Verset 7). Une claire invite de l’homme de Dieu à s’appuyer sur Dieu dans cette lutte contre le virus. « Avec les fêtes des deux grandes religions, chrétienne et musulmane, qui arrivent, que Dieu fasse en sorte que Covid-19 disparaisse à jamais », lance-t-il.
Par ailleurs, pour qui connait l’homme de Dieu, le geste cité plus haut ne surprend guère. On connait au pasteur Ediémou, un sens de partage aigu, un humanisme certain. Son modeste bureau à Vridi ne désemplit pas. Des visages connus aux anonymes, tout le monde y expose ses problèmes. De l’ordre d’argent, de santé, de spiritualité, etc. Pour chacun, le disciple d’Oshoffa fait au mieux pour trouver une réponse satisfaisante. Alors même qu’ils sapent son autorité de chef de l’église, ses rapports avec ceux qui se « rebellent », restent courtois. Il ne les a jamais pris pour des ennemis. C’est régulièrement qu’il ouvre les bras pour les recevoir. Pour sûr, la vie d’Ediémou est un catalogue. « Ediémou Blin Jacob, un homme deux vies », l’ouvrage que nous a mis en librairie en donne un bref aperçu. Sa vie mondaine est une vie de combat. Accrocheur, il ne se laisse jamais faire. Côté église du Christianisme céleste, son engagement est total. Au point d’abandonner son travail pour se mettre au service du prophète Oshoffa et de l’église. Le seul parmi les dignitaires de l’époque, à avoir accepté ce sacrifice. En retour, Oshoffa l’a choisi comme chef de l’Eglise en Côte d’Ivoire. Son maître, comme il aime à l’appeler, lui a enseigné les maitres-mots de l’église du christianisme céleste : « piétine-moi, je te demanderai pardon », « il vaut mieux chercher la paix qu’avoir raison ». Des enseignements devenus un leitmotiv, car « Dieu seul est juge et juste ». Contrairement aux autres pays où est implantée l’église, « Oshoffa a envoyé l’église, lui-même en Côte d’Ivoire ». Cela montre montrer à quel point la Côte d’Ivoire est spéciale aux yeux du prophète pense le pasteur aux 44 ans de vie sacerdotale. « L’église est pyramidale » enseigne-t-il à ses coreligionnaires. Selon lui, l’église du Christianisme céleste est « une église d’ordre et de discipline», dans laquelle le respect des devanciers est primordial. « Si vous divisez mon église, votre pays sera divisé, vos partis politiques seront divisés et vos familles seront divisées » a prévenu le fondateur de l’église. En Côte d’Ivoire, dira Révérend Ediémou, les deux premiers maillons ont été vérifiés. Il ne reste plus que le troisième « Si vous divisez mon église, vos familles seront divisées. La Côte d’Ivoire a été divisée, mais Dieu l’a rétablie. Les partis politiques cherchent aujourd’hui à se rassembler », soutient le président de l’église. Il faut rappeler que du vivant du prophète, l’église comptait des dignitaires comme Zagadou Akéblé Louis, Antoine Dahouet, beau-frère d’Houphouët, Hyacinthe Sarassoro, Blonvia kouakou, Goli Kouassi Joseph, ministre, Kouamé Bi, Ediémou Blin Jacob, etc. Le choix du prophète s’est porté sur Ediémou. La Côte d’Ivoire avait un seul chef. Mais ce seul chef a-t-il été accepté ? La bataille pour le contrôle de l’église était intense. Au point que le président Houphouët a dû ajouter son grain de sel, appelant l’église du christianisme céleste « l’église d’Ediémou ». Mieux, le président Laurent Gbagbo, au moment où l’injustice était encore criante, a fait faire une enquête au Bénin et au Nigeria, au nom de l’Etat de Côte d’Ivoire. Pour savoir qui d’Ediémou et de Zagadou était le chef de l’église en Côte d’Ivoire. La réponse a été sans appel : c’est Ediémou Blin Jacob. Les autorités religieuses du Bénin, en tête, le Rév. Pasteur Agbaossi, et celles du Nigeria, avec à leur tête le Pasteur Emmanuel Oshoffa ont communiqué les résultats à l’Etat de Côte d’Ivoire qui les a entérinés. Toutefois, la crise militaro-politique aidant, l’Etat de Côte d’Ivoire connaissait une valse de titulaires au niveau du ministère de l’Intérieur. Et en dépit de l’enquête, aucune autorité n’a promu l’unité, en mettant en œuvre les résultats de l’enquête. Bien au contraire, par des décisions ‘’injustes et illégales’’, elles ont soufflé sur les braises de la division.
Quid de l’église au niveau mondial !
Au niveau mondial, Ediémou n’a-t-il pas a « cherché la paix plutôt qu’avoir raison ». Au 7e rang au niveau mondial dans l’église, du vivant du prophète Oshoffa, il était le secrétaire particulier de celui-ci pour les missions secrètes et à l’étranger, hors du Nigeria. En France, à Londres, etc. A l’ombre du prophète, Ediémou a évidemment beaucoup appris. Et vint la grande réunion de l’église, les 25 et 26 juillet 1986, au palais des congrès de l’Hôtel Ivoire, à Abidjan. Au cours de laquelle l’église a essayé de constituer un ordre selon ce qu’Oshoffa a laissé comme enseignements. Des mésententes sont nées de ce congrès, entre les trois piliers de l’église : la Côte d’Ivoire, le Bénin et le Nigeria. Par la suite, Ediémou a été demis de ses fonctions, accusé d’être responsable des mésententes, alors qu’il ne cherchait qu’à aider à mettre de l’ordre. « Des Ivoiriens, des Nigérians, des Béninois ont monté le plus gros coup d’Etat spirituel de l’église pour faire sortir la Côte d’Ivoire du comité mondial. Ediémou a été en quelque sorte excommunié. L’église étant sous l’autorité du Saint Esprit, aucune personnalité de l’église ne pouvait me démettre. J’ai eu une Onction spéciale d’Oshoffa pour être à la tête de l’église en Côte d’Ivoire. Mais j’ai accepté la décision pour avoir la paix dans son église, car mieux vaut chercher la paix qu’avoir raison » témoigne Ediémou. Après cet épisode, le Nigeria a perdu tous ses dignitaires. Le révérend Bada est mort. Avant que le révérend Adjosse ne décède, le doyen Adjelekoko est mort. Et celui qui est promu à la place de Bada et d’Adjosse, selon leur règlement, le révérend Jesse a voulu qu’Ediémou revienne aux affaires. Les Nigérians opposés à cela, sont allés chercher le fils du pasteur fondateur Samuel Biléou Joseph Oshoffa, Emmanuel Oshoffa pour faire de lui pasteur mondial. Ce dernier réside en ce moment à Iméko, au Nigeria, là où se trouve la tombe du prophète. Conséquence : il y avait deux pasteurs au Nigeria. Pour la première fois, après la mort du prophète, un Ivoirien devenait « Deputy pastor », pasteur adjoint au Nigeria. Lorsque le révérend Jesse qui a fait d’Ediémou assistant-pasteur décède, Ediémou pouvait-il être promu pasteur mondial au Nigeria pour rivaliser avec le Rév. Agbaossi du Bénin ? Ediemou va mettre en application sa leçon « mieux vaut chercher la paix qu’avoir raison ». Ediémou renonce à ‘’défier’’ le Rév. Agbaossi. Ce dernier l’appelle à ses cotés et fait de lui pasteur de fonction. C’est à partir de là que l’enquête va se faire. Et quand l’enquête est terminée, le révérend Agbaossi est venu à Abidjan pour rétablir Ediémou dans ses fonctions de chef de diocèse tel qu’Oshoffa l’a dit. Agbaossi fait d’Ediémou pasteur, en plein temps. Il a pouvoir de donner l’onction sur toute l’étendue de l’église du christianisme céleste, excepté avec les grades de supérieur évangéliste et de suprême évangéliste, domaine réservé au Révérend Agbaossi seul. Ediémou est pasteur itinérant. Il peut aller dans n’importe quel pays pour donner l’onction, si le chef mondial lui donne l’autorisation. Il est bon que les jeunes connaissent l’église dans la vérité, plutôt que de suivre ce que d’autres anciens ont refusé d’accepter. Ils ont là la grâce de profiter de la vérité, et ainsi laisser le mensonge. Ils doivent suivre l’exemple de Hyacinthe Sarassoro. Qui a accepté la vérité : suivre ce qu’Oshoffa a dit.
Par Tché Bi Tché