Côte d’Ivoire : Ediémou Blin Jacob (chef des chrétiens célestes de Côte d’Ivoire) parle de l’élection présidentielle de 2020

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En marge d’une importante réunion sur la vie de l’église du christianisme céleste récemment, le chef du diocèse de Côte d’Ivoire, le révérend pasteur Ediémou Blin Jacob, a accepté de nous parler de l’église et de commenter l’actualité politique du moment.   

 

 

 Est-ce que la poussière soulevée par votre appel pour un  3e mandat d’Alassane Ouattara est totalement tombée, en ce qui concerne les réactions sévères  à votre endroit ?

Un vrai leader religieux est une sentinelle. La sentinelle doit annoncer toutes les nouvelles. Mon opinion en tant qu’Ediémou existe. Et mon opinion en tant que leader religieux existe également. Je dois donner, non pas mon opinion, mais la révélation que je dois annoncer pour la gloire de Dieu. Je vais vous faire une confidence. Le président Bozizé est un ami à Ediémou avant qu’il ne soit président. Il était Oschoffiste et avec nous au Bénin. Il a prié avec nous. Quand Dieu l’a élevé au rang de Président, je n’ai jamais effectué un voyage en Centrafrique, je n’ai jamais mis les pieds au Palais de la Centrafrique. Et pourtant, des Ivoiriens y sont allés. Des chrétiens célestes de tous horizons y sont allés. Parmi eux, qui a vu que le Président Bozizé devait tomber ? Quand on me l’a révélé, j’ai envoyé quelqu’un de la Côte d’Ivoire avec une lettre pour lui dire que l’essence qui est dans sa voiture va finir, et qu’il faut qu’il vienne pour qu’on fasse le plein avant qu’il ne reparte. Je suis toujours à la recherche de cette jeune femme. Parce que quand je lui ai demandé de partir, elle pouvait avoir peur, mais elle a eu le courage. Je n’ai pas payé le billet aller-retour. Je lui ai dit : « je te paie le billet aller. Quand le président verra mon nom et la lettre, à coup sûr, par rapport à la nouvelle, il va te donner quelque chose, prends une partie pour ton transport retour ». La jeune femme, métisse, camerounaise et gabonaise, n’est pas revenue jusqu’à ce jour. Parce qu’on n’a pas cru en ce que j’ai dit. Mais quelqu’un est venu de la Centrafrique pour me dire : « ce n’est pas toi que je veux, je veux le président Bozizé ». C’est pour dire qu’adorer Dieu n’est pas une occasion de se faire une publicité. C’est pour prier pour le pays. Et Dieu se révèle. Tu sais ce que Dieu m’a fait faire pour le pays. Je n’ai jamais été écouté, mais je continue. Le cas du président Ouattara a deux aspects : l’aspect normal et l’aspect spirituel. Dieu donne la révélation. Je le dis et je regarde. J’ai dit aux Ivoiriens, laissez Ouattara faire un troisième et dernier mandat. J’ai été menacé dans l’Eglise. A l’extérieur. Mais nous sommes religieux. Et la bible parle de bénédictions et de persécutions. Papa Oschoffa dit que si tu suis Jésus Christ, tu seras béni, mais n’oublie pas que tu auras aussi des persécutions.

 

Au regard des sorties de Bédié, à Daoukro, et celle de Ouattara, à Paris, on est tenté de croire que le Rhdp ira en rang dispersé à la présidentielle de 2020. Cette situation vous préoccupe-t-elle, vous qui aviez dit en 2014 que seule l’union du Rhdp peut sauver la Côte d’Ivoire, parlant de la présidentielle de 2015 ?

Un jour, la Côte d’Ivoire parlera à mes enfants, surtout à Samuel. On ne lit pas les signes. Toutes mes révélations de 2010 à 2015 sont là. J’ai dit en 2014, que sans l’union du Rhdp, la Côte d’Ivoire est foutue. Moi je parle selon la révélation. La religion que le Président Houphouët nous a laissée, c’est la paix. Ma révélation s’arrête en 2015. De 2015 à 2020, nous continuons de prier. Quand je dis qu’il faut un 3e mandat au Président Ouattara, je ne m’adresse pas au Rhdp, mais à la Côte d’Ivoire, aux Ivoiriens.

 

Celui que vous appelez affectueusement « petit frère », Justin Aka, a présenté à la presse un projet de réconciliation au sein de l’église. Avez-vous échangé avec lui sur ce projet ? 

 

Je ne veux pas parler de ce problème, car ce serait une folie. C’est un jeune qui veut faire quelque chose qui le dépasse. Chaque fois, il vient pour qu’on fasse la paix. C’est la quatrième fois. Il a une idée derrière la tête. Il pense que l’église du christianisme céleste est une église évangélique où chacun peut faire sa religion. Il se trompe. L’église du christianisme céleste est église révélée. Si union il y a, elle doit se faire avec ceux qui ont eu l’onction d’Oschoffa et qui connaissent l’église, et non ceux qui ont l’argent.

 

Il dit avoir l’onction des pasteurs Adéogun et Emmanuel Oschoffa…

Non. Vous ne pouvez pas être avec Adéogun à Porto-Novo et avoir des textes à part. S’il a des textes à part, c’est qu’il veut former un groupe au christianisme céleste, mais Dieu seul va être juge. Ça fait 40 ans que nous sommes déchaussé ; et ce que le prophète a dit va se réaliser. Nous disons aux fidèles de faire attention aux faux.

 

Quelle est la position du « doyen » Sarassoro dans cette affaire ? 

Mon petit frère Aka parle comme un ange. Le doyen Sarassoro était à ses côtés, parce que lui veut la paix. Mais Aka, lui, veut autre chose. Au moment où nous parlons, Sarassoro est rentrée d’une tournée au Nord, à mon nom. Il a juré qu’avec son âge, il ne laissera plus les enfants l’entrainer dans la boue.

 

C’est votre neveu, et il y a une ambiance bon enfant, lorsque vous vous voyez. Est-ce vous vous êtes parlé après ce malentendu, après cette brouille ?

Il n’y a pas de brouille. On leur a tout donné. Quand ils sont bien avec leur argent, ils veulent nous narguer. C’est une question de leadership. L’église est ordonnée. Elle est descendue du ciel avec ses instruments. Il y a des statuts et règlement intérieur. Je lui ai dit que quand il s’agit de la famille, s’il m’appelle mille fois, je vais me réveiller mille et une fois. Mais au niveau de l’église, il ne connait pas Oschoffa. Personne ne s’est déchaussé avant moi dans l’église. C’est une affaire de Saint Esprit.

 

Quel est le sens de la tournée que vous vous apprêtez à faire et quelles en sont les différentes étapes ?

Mon chef de cabinet et la jeunesse ont déjà fait une tournée en janvier au moment où Aka est allé voir Emmanuel (Oschoffa, ndlr), au Nigeria et Adéogun au Bénin. Pour dire qu’il a eu l’accord pour faire l’alliance. Le chef de cabinet Vitalien,  le président Assogba, La mère des G7, Gauvin de Bassam et son équipe, Konan Michel et le groupe de Yopougon, Abobo, etc., chaque groupe est venu pour dire qu’il reste avec nous.  C’est Vitalien qui a fait le tour des paroisses pour donner la vraie position du révérend Adéogun. Quand il a donné une lettre à Aka pour l’autoriser à faire l’union, il ne savait pas qu’Aka allait partir au Nigéria.  Quand Aka a quitté Adéogun, il est parti chez Emmanuel. Adéogun a eu écho de ce voyage. Et il était en colère.  Il a aussi été dit que le chef mondial Adéogun, par sa lettre à Aka, a remis le diocèse à ce dernier. La tournée consistait à dire que ce n’est pas vrai puisque nous avons une copie de la lettre. Ceux qui sont partis avec Aka se sont distingués ; ceux qui sont restés avec nous se sont distingués. Nous partons pour visiter les paroisses qui sont restés loyales. Les 26, 27, et 28 nous serons à Abobo. Le même 28, nous serons à Marcory, à Sainte Uriel, pour rencontrer tous les jeunes. Pour les mettre au travail. Je vais pour confirmer ce que le chef de cabinet leur a dit. Mais je ne vais pas dans les paroisses qui sont avec Aka. Il faut éviter cela. Après Abobo, j’irai à Daloa, puis à Guiglo, Duékoué. J’irai partout où les gens ont décidé de rester avec nous dans la dignité et la vérité. Le doyen Sarassoro est allé à Korhogo, Sinématiali, etc, à mon nom. Nous faisons cela pour dire que l’église se porte bien.

 

Combien de paroisses avez-vous, combien sont allés avec  Aka ?  

Eux parlent de 90% de paroisses qui sont avec eux. Nous ne voulons pas de polémique. Ils ont promis 500 000 Fcfa par mois à chaque chargé, mais nous savons que c’est une illusion. Nous avons une centaine de paroisses. Après la tournée, nous allons faire le point. Et nous allons écrire à l’Etat. Pour dire que nous ne voulons pas de deux églises.  A mon âge, s’ils m’imposent ce combat, je vais le mener de toutes mes forces.

40 ans de sacerdoce, ça se fête, n’est-ce pas ?

(Rires). C’est trop beau. C’est pour cela que le Diable a peur. J’ai les larmes aux yeux quand je pense au prophète Oschoffa. Ma mère vivait encore. Son seul garçon qui est allé à l’école a tout abandonné.  Je vais m’entretenir avec mon dernier fils qui est musicien pour faire une grande fête à la louange de Dieu. Pour essayer de montrer à toute la Côte d’Ivoire que j’avais un choix à faire entre Dieu et ma carrière, et j’ai choisi Dieu. J’ai laissé  mon travail. Houphouët m’a dit, « tu n’es pas trop jeune pour faire ce que tu veux faire ? » J’ai répondu pour dire : « je ne veux pas le faire, mais le prophète m’a demandé de le faire ».

Entretien réalisé par Yeshua Amashua

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