Côte d’Ivoire- Eboulement ayant coûté la vie à 13 personnes à Anyama : Le récit émouvant d’un rescapé
L’amertume se lit sur les visages des parents venus s’enquérir des nouvelles des leurs. Certains
arrivés ce jeudi 18 Juin 2020, jour du drame, ont veillé sur place. « J’habite cette maison que vous voyez un
peu plus haut là-bas. Dans la nuit du mercredi à jeudi 18 juin 2020, c’est
comme un déluge que nous subissions. Il était environ 4 heures du matin,
lorsque nous avons senti le déferlement de la boue sur les maisons. Et puis, plus
rien. C’était terrible » nous raconte un rescapé ce vendredi 19 Juin 2020.
Depuis le jeudi jour du sinistre, les Sapeurs Pompiers
Militaires dépêchés sur les lieux sont à l’ouvrage pour sortir si
possible des corps encore sous les décombres.
« Nous sommes ici depuis le jeudi à 19 heures. Nous avons pu
extraire 13 corps sous les décombres des maisons. Les blessés ont été
conduits à l’hôpital d’Anyama. Nous poursuivons les recherches. Mais jusque-là
rien », soutient un soldat de feu.
Sur les lieux du sinistre, nous pouvons voir des hommes
en tenues militaires et des agents de la Croix-Rouge qui font de leur mieux
pour tenter de retrouver des survivants. Mais sans grand moyen, que peuvent
faire ces personnes de bonne volonté qui soulèvent des blocs de terre, des
morceaux de briques et autres débris avec leurs mains ? Des riverains qui se
sont présentés sur le lieu du sinistre insistent et soutiennent qu’il y a des personnes
couvertes par la boue à des endroits. Ils sont formels dans leur indication,
mais restent impuissants face à un manque de matériel adéquat. « Nous étions les premiers à apporter notre secours aux
sinistrés. Tel que le travail est fait, cela nous fait mal au cœur. Parce que
si l’Etat n’emploie pas les grands moyens, il serait très difficile de sortir
des corps des décombres » soutient Arouna O., le responsable des
jeunes du quartier sinistré. A en croire les riverains, c’est tout un pan du
quartier qui abrite au moins une dizaine de famille qui a été englouti. Ils
estiment qu’il y a encore au moins 50 personnes (hommes, femmes et enfants)
sous les décombres.
La population, et surtout les proches des victimes, réclament
la présence des chiens renifleurs pour pouvoir mieux conduire les opérations de
recherche.
Aux environs de 13 heures, nous nous sommes rendus à
l’Église Catholique de la ville d’Anyama où les rescapés ont été conduits. « Nous
sommes là depuis le matin pour le recensement des rescapés. Nous nous sommes
tout d’abord rendus à la grande mosquée où nous avons recensé 52 personnes.
Nous avons en tout noté une dizaine de famille regroupée ici à l’Église
Catholique. Nous attendons toujours de l’aide », explique Adama Savadogo
Altès, un le porte-parole des rescapés.
Assamamgbri Paulin