« Nous ne sommes pas prêts à céder un millimètre de notre parcelle », ont clamé lors d’une conférence de presse à Abidjan Germain Gbangbissé et Hyacinthe Djomo, respectueusement chefs d’Akouédo village et d’Abatta, dans la sous-préfecture de Bingerville. Ces deux têtes couronnées dénoncent un communiqué du Port autonome d’Abidjan objet selon eux d’une manœuvre d’expropriation de leur parcelle à Abatta. « Il est constaté ces derniers jours via les réseaux sociaux de la mise en vente de la parcelle de terrain non bâtie d’une superficie de 39709 M2, sise à Faya Laurier en bordure de la voie principale, en direction d’Abatta dans la Commune de Cocody. Le Port Autonome d’Abidjan (PAA) informe qu’il est le propriétaire de l’espace en question, et n’est ni à vendre, ni à céder ». L’infrastructure économique soutient qu’elle a régulièrement acquis cette parcelle objet du titre foncier No 94257 et a consolidé ses droits par un certificat de propriété foncière en date du 27 avril 2009 délivré par le conservateur de la propriété foncière et des hypothèques d’Abidjan nord 3, en vue d’y construire des logements pour ses agents. Le PAA dit n’avoir mandaté aucune personne, physique ou morale, à l’effet de procéder à la vente de cette parcelle. En conséquence, il décline toute responsabilité et invite les populations à la plus grande prudence. Le chef d’Abatta a demandé expressément aux personnes qui se disent dans leurs droits sur la parcelle litigieuse de désamorcer la bombe pendant qu’il est encore temps, en venant vers eux. « Nous invitons les responsables du port à venir nous rencontrer pour qu’on tire l’affaire au clair, car nous ne voulons pas de palabres » a avancé Hyacinthe Djomo. Pour lui nul n’est infaillible. « Ils peuvent se tromper de bonne foi. Comme, nous aussi nous pouvons être en erreur » a-t-il ajouté. Le chef a expliqué qu’il y a quelques jours de cela, des personnes prétextant agir pour le compte du port autonome d’Abidjan ont annoncé des actions sur la parcelle Akouédo Palmeraie extension 3ha 95a.92ca. Aussi, Germain Gbangbissé a-t-il fait savoir qu’une décision de justice a été prise, qui donne le titre de propriété, TF 941257 aux deux villages. « Nous sommes allés en justice nous avons gagné, nous ne céderons rien », a-t-il martelé sur un ton ferme. Hyacinthe Djomo a indiqué que la parcelle est bien la propriété des deux villages. Pour appuyer ses dires, il a rappelé que la zone était une palmeraie. Les deux villages ont décidé de gérer de façon commune l’espace. ”Ce terrain n’est pas à vendre. Nous avons des projets communs. C’est un espace de 4 hectares. Nous sommes fatigués des histoires, que les gens aillent ailleurs pour chercher leur terre” dira-t-il. Il a interpellé le chef de l’État afin qu’il intervienne.
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