Le débat est ouvert sur la politique commerciale de la Côte d’Ivoire. Du moins, c’est ce qui a été donné de noter lors de l’atelier national de restitution de la 11ème conférence de l’organisation mondiale du commerce (CM 11), de la 6ème revue globale de l’aide pour le commerce ( APC6) et du 1er examen conjoint des politiques commerciales des Etas membres de l’Union Economique Monétaire Ouest Africaine, Uemoa, (APC). L’atelier en question organisé par le Ministère du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des Petites et Moyennes Entreprises (PME), a vu la participation de sachants du domaine. A la Chambre de Commerce et d’Industrie de Côte d’Ivoire (CCI-CI), Abidjan, Plateau, où les travaux se sont déroulés, du 22 au 23 novembre 2018, les problèmes qui minent tant les commerces intérieur et extérieur de la Côte d’Ivoire ont été abordés. Pour certains, contrairement à bien de pays africains tels que l’Afrique du Sud, le Kenya, le Cameroun… qui disposent d’un plan dans lequel se fonde leur politique commerciale globale, la Côte d’Ivoire sur la question « manque de vision ». En effet, argumentent-ils, il n’y a aucun tableau de bord qui indique à court, moyen et long termes, sur quoi reposent les activités commerciales. Pour eux, le gouvernement ivoirien doit aller au-delà des règlementations pour plutôt mener des réformes organisationnelles des différents secteurs d’activité devant aboutir à la mise en place d’une sorte de boussole générale qui oriente les échanges commerciaux. Pour d’autres intervenants, la politique commerciale ivoirienne existe. Mais, celle-ci est sectorielle. En clair, le secteur agricole a ses principes, la filière animale et halieutique va son chemin tandis que les transports, le tourisme, les énergies…, chacun se dote d’une règlementation. Toutefois, semble-t-il, un document de la politique commerciale ivoirienne loge à l’Organisation Mondiale du Commerce (OMC). Selon le présentateur de l’atelier, Coulibaly Kignonfolo Soungalo, pour mener des négociations en faveur de la Côte d’Ivoire lors des rencontres de haut niveau avec l’institution en charge du commerce international, des études d’impact sont nécessaires. Or, déplore l’émissaire du Ministère du commerce, de l’Industrie et de la Promotion des PME, le financement de ces études fait défaut. Ce qui fait que les fonctionnaires ivoiriens du département du commerce vont à ces assises sans être véritablement outillés pour défendre les intérêts du pays. Autre difficulté, comme le souligne Monsieur Coulibaly, le non apurement des arriérés dus à l’OMC au titre des parts contributives d’Abidjan, fragilise la partie ivoirienne lors des rencontres internationales. En conclusion, l’atelier recommande au gouvernement d’apurer ses dettes et de payer régulièrement ses contributions. De même, sur avis des participants, il urge de financer les études d’impact avant d’aller en négociation.
Kpess Kasa Kibaru