La nuit du dimanche 11 mars au lundi 12 mars, venant d’un voyage en Afrique du Sud, j’ai été malencontreusement interpellé à l’aéroport international d’Accra puis gardé à vue par la police ghanéenne. Le lundi matin, aux environs de 10 heures, s’étant rendu compte d’une méprise manifeste, la haute hiérarchie de la police m’a relâché après m’avoir présenté les excuses de toute la police pour l’erreur commise sur mon identité. Je remercie le Bon Dieu pour l’heureux dénouement de cette affaire. Pendant cette nuit d’angoisse, vous avez été nombreux à m’apporter, ainsi qu’à ma famille, votre soutien, amical, fraternel et militant dans la prière et la mobilisation. Conscient que cette marque de sympathie que vous avez manifestée à mon égard était adressée, en premier lieu, au Président Laurent Gbagbo, je voudrais joindre ma modeste voix à la sienne pour vous dire sincèrement et du fond du cœur merci. Mes remerciements s’adressent particulièrement aux plus hautes autorités politiques et administratives du Ghana, ainsi que celles d’Afrique du Sud, à la police ghanéenne qui m’a traité, durant cette garde-à-vue avec l’égard qui sied au respect de la personne humaine, au Hcr du Ghana, au Ghana Refugies Board, à la société civile ghanéenne. Je me félicite de la mobilisation du Fpi (NDLR Parti de Gbagbo) avec à sa tête le Président Sangaré Abou Drahamane, la coordination du Fpi en exil conduite par le ministre Emile Guiriéoulou. J’exprime ma profonde gratitude au peuple de Côte d’Ivoire, à l’ensemble de la diaspora ivoirienne et à l’ensemble de la communauté des réfugiés ivoiriens, notamment ceux du Ghana urbain ou résidant dans les différents camps, ainsi que toutes les associations qui œuvrent pour le bien-être de ladite communauté, et à la communauté catholique francophone de la paroisse Queen of peace de Madina dirigée par monsieur Kacou Jean. Je relève avec beaucoup de joie le travail déterminant des médias aussi bien au Ghana, en Côte d’Ivoire que partout en Afrique, avec une mention spéciale aux membres du Rezopanacom et à l’ensemble des cyber-activistes d’ici et d’ailleurs. A toutes et à tous, je vous vous prie d’accepter, par la présente, l’expression de ma sincère reconnaissance. Les nombreux témoignages que j’ai reçus attestent éloquemment de ce que notre pays continue de vivre dans la peur sept ans après la violente crise électorale. Il en sera ainsi aussi longtemps que les effets de cette crise seront encore visibles dans la société ivoirienne. Les signes perceptibles les plus importants restent incontestablement le nombre élevé de prisonniers et d’exilés liés à ladite crise. C’est pourquoi, je me réjouis des initiatives de la coordination du Fpi en exil qui ne rate aucune opportunité pour demander aux nouveaux dirigeants ghanéens d’œuvrer auprès de leurs homologues ivoiriens afin que ceux-ci créent les conditions du retour sécurisé de tous les exilés. Nous continuons de croire que le retour des exilés et l’élargissement des prisonniers liés à la crise politique de 2011 créeront les conditions de la réconciliation, préalable indispensable à la restauration de la paix des cœurs derrière laquelle courent, depuis le 11 avril 2011, tous nos compatriotes. Que Dieu nous y aide.
Le ministre Justin Katinan Koné