Suspension du 8e congrès du PDCI-RDA : Attention aux conséquences d’une telle décision

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La justice ivoirienne a suspendu le 8e congrès extraordinaire du Parti démocratique de Côte d’Ivoire, Rassemblement démocratique africain (PDCI-RDA-Opposition) qui devait déterminer le choix du prochain président du parti, après le décès de son président Henri Konan Bédié, le 1er août 2023, à Abidjan.

 

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Le congrès est prévu se tenir ce samedi 16 décembre 2023, à Abidjan.

 

Selon la décision rendue publique le vendredi 15 décembre 2023 , cette mesure a été prise à la suite d’une requête introduite par des congressistes de la commune de Yopougon, la plus grande commune de Côte d’Ivoire.

 

Deux militants se disant membres du bureau politique du plus vieux parti politique de Côte d’Ivoire ont saisi le tribunal de première instance d’Abidjan pour ordonner et suspendre le 8ᵉ congrès extraordinaire prévu ce samedi 16 décembre 2023. Aux motifs que de nombreux secrétaires généraux ont été rayés des listes, des doublons constatés et que la Direction intérimaire n’a toujours pas publié la liste définitive des candidats à la présidence du Parti, bien qu’étant à la veille de l’ouverture du congrès extraordinaire. Les plaignants évoquent des menaces à l’ordre public.

 

Le tribunal de première instance a jugé leur action recevable et fondée. Par conséquent, « ordonnons la suspension et le report du congrès du PDCI-RDA prévu le 16 décembre 2023. », lit-on dans la décision.

 

Au petit matin du samedi 16 décembre, la police a verrouillé les accés au siège du parti et sommé les congressistes de quitter les lieux

 

Les congressistes ont été surpris par un impressionnant dispositif de policiers (plus d’une cinquantaine d’hommes) observé aux alentours du siège de leur parti.

 

Un groupe de policiers, après avoir barré les différents accès du siège, ont intimé l’ordre aux congressistes devant le siège, de dégager les lieux.

 

Les congressistes sont toujours empêchés de rentrer ou de sortir du siège du PDCI-RDA pour se rendre au Sofitel Hôtel Ivoire, lieu devant abriter le congrès.

 

Dans une déclaration, un des candidats, Tidjane Thiam qui évoque une décision de justice, suspendant le Congrès extraordinaire de ce 16 décembre, demande aux militants et sympathisants d’attendre dans le calme, les instructions de la direction du parti.

 

Deux candidats sont en lice  pour succéder à Henri Konan Bédié: Jean-Marc Yacé, actuel maire de la commune de Cocody, et Tidjane Thiam,  ivoiro-français, dirigeant d’entreprise, issu de la famille de Félix Houphouët-Boigny (premier président de la Côte d’Ivoire moderne) part   avec la faveur des pronostics.

 

6255 congressistes sont attendus à ces assises cruciales pour l’avenir de cette formation politique qui a perdu le pouvoir à la suite d’un coup d’Etat le 24 décembre 1999.

 

Après l’élection du nouveau président, le parti ira en convention pour la désignation de son candidat  en vue de l’élection présidentielle d’octobre 2025.

 

« Le président du parti invite tous les congressistes à venir au congrès le cœur en joie, plein de fraternité et d’amour pour notre parti et la Côte d’Ivoire. Le Pdci-Rda doit démontrer à la nation sa maturité et sa sagesse politiques », a invité le porte-parole du Pdci-Rda , Bredoumy Kouassi Soumaila, lors d’une conférence de presse qu’il a animée le mardi 12 décembre 2023.

 

Ces assises se tiennent dans un contexte politique tendu à l’interne. Dans une déclaration conjointe deux hauts cadres  du Pdci , Jean Louis Billon et Thierry Tanoh  dénoncent  « l’opacité » du processus électoral. «  Aujourd’hui , grande est notre déception de constater l’opacité dans laquelle est conduit le processus électoral devant aboutir à l’élection du nouveau président du Pdci-Rda », ont dénoncé  ces deux cadres.

 

En tout état de cause, on s’interroge sur l’opportunité de cette décision. A-t-on besoin d’une telle décision pour bloquer le fonctionnement d’un parti politique, surtout du PDCI-RDA ? L’avenir nous réserve de grandes surprises.

 

Pour rappel, le  PDCI-RDA est un parti politique fondé en 1946, succédant au Syndicat agricole africain par Félix Houphouët-Boigny, avec pour objectif affiché « l’émancipation du peuple noir » et membre du Rassemblement démocratique africain dès sa création. De centre droit d’inspiration libérale, il est le parti unique depuis l’indépendance en 1960 jusqu’en 1990, sous la direction du président Houphouët-Boigny. Il est le plus ancien parti politique d’Afrique subsaharienne après l’African National Congress (ANC) en Afrique du Sud.

 

TN

 

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