PSG : l’émir du Qatar a choisi l’entraîneur qui succédera à Unai Emery, et il ne plaira pas à tous les joueurs
Le PSG, à la recherche d’un nouvel entraîneur en vue de la saison prochaine, a défini sa cible prioritaire : l’Allemand Thomas Tuchel, ex-coach de Dortmund, qui aurait déjà donné son accord au club de la capitale, selon Le Parisien. Un choix qui a de quoi interpeller, au regard du profil du technicien.
Garder un secret dans un milieu aussi surexposé que le foot de haut niveau est sans doute aussi difficile que remporter la Ligue des champions. Antero Henrique, le directeur sportif du PSG, s’y est pourtant essayé vendredi : « Tous les jours nous sommes confrontés à des informations sur l’entraîneur du PSG.
Pour être clair : le coach est Unai Emery, il a un contrat [jusqu’au 30 juin 2018, ndlr]. Aucun entraîneur ne peut dire qu’il a parlé avec nous ou qu’il est engagé avec nous pour le futur. » Problème : le défenseur, Thomas Meunier, a déjà vendu la mèche la semaine dernière, lâchant : « Beaucoup de choses, comme le coach, vont changer. » Voilà pour les artefacts de la communication.
Il a particulièrement impressionné les responsables du PSG dans une conversation où il parlait couramment le français.Bild |
De leur côté, les médias font leur travail. Le quotidien allemand Bild a dégainé le premier, révélant des contacts très avancés entre la direction parisienne et l’entraîneur Thomas Tuchel, sans club depuis son départ de Dortmund en mai 2017. Une information confirmée vendredi par L’Équipe, selon laquelle « au PSG, certains considèrent déjà l’arrivée de Tuchel comme bouclée », puis par RMC. Ce samedi, c’est Le Parisien qui assure que le technicien de 44 ans « va très certainement s’engager pour deux saisons, plus une 3e en option », précisant que c’est le propriétaire du PSG, « l’émir Al-Thani en personne qui a validé le profil de Tuchel au détriment d’autres pistes ».
Pourquoi lui et pas un autre ? Parce que l’émir recherche en premier lieu un coach capable de développer un jeu offensif, esthétique et plein de panache, à l’instar de Pep Guardiola, dont Tuchel est un immense admirateur. « Il a particulièrement impressionné les responsables du PSG dans une conversation où il parlait couramment le français », ajoute Bild. Son goût pour le travail, ses connaissances tactiques bien plus poussées que la moyenne et sa capacité à faire progresser les jeunes ont achevé de convaincre les décideurs qataris.
Un palmarès qui pose question
Autant de qualités qui rappellent celles que l’on mettait en avant pour décrire… Unai Emery à son arrivée à Paris. L’Allemand partage, en outre, un autre point commun avec le Basque : son vécu en Ligue des champions, objectif après lequel court le PSG depuis plusieurs saisons, est proche du néant. Tout juste Tuchel a-t-il atteint les quarts de finale de la compétition-reine du football de clubs, mais une seule fois, en 2017, et pour se faire éliminer par… l’AS Monaco. Il n’a, par ailleurs, qu’une simple Coupe d’Allemagne (2017) et une deuxième place en Bundesliga à faire valoir dans son CV, quand Emery comptait trois Ligues Europa et peinait malgré cela à se faire écouter par ses joueurs à Paris.
C’est surtout à ce dernier sujet que, précisément, le bât pourrait blesser. Car, à la différence d’Emery, Tuchel est un entraîneur réputé obsessivement autoritaire (ce qui a aussi contribué à séduire l’émir du Qatar), et ne s’est pas fait que des amis durant sa jeune carrière de coach. Quand l’Allemand a été récemment annoncé au Bayern Munich, le défenseur Mats Hummels, ancien de Dortmund, a ainsi déclaré : « Si c’est lui qui vient, je m’en vais. » C’est, de sources concordantes, sa relation exécrable avec une grosse moitié de son vestiaire, détestant ses méthodes, qui l’ont conduit à quitter Dortmund.
Le vestiaire du PSG dans l’inconnu
Comment les stars du PSG, et plus particulièrement Neymar, goûteront-elles ce caractère strict et impulsif, surveillant maladivement les habitudes alimentaires de ses joueurs et les contraignant à des courses sans ballon très dures physiquement ? Et comment réagirait la direction parisienne en cas de bras de fer entre le coach et l’un des cadres du vestiaire, ou entre le coach et un membre de l’état-major ? Tuchel, à Mayence comme à Dortmund, a toujours exigé les pleins pouvoirs sportifs, et beaucoup de médias allemands se demandent aussi comment il vivrait le fait de ne pas les avoir à Paris…
lci.fr