Eléphants : Arrêtons le complexe du blanc

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La Côte d’Ivoire vient de se qualifier une fois de plus ce samedi 3 février au stade de Bouaké pour les demi-finales de la 34e édition de la coupe d’Afrique des nations de football après un match épique livré contre les aigles du Mali.

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Et pourtant, rien ne présageait la présence de la Côte d’Ivoire à ce stade de la compétition après sa déconvenue face à la Guinée Équatoriale lors des phases de poules qui avaient vu les éléphants largement battus par un score sans appel de (4-0)

Ce qui a provoqué l’indignation de tout le peuple ivoirien réclamant à cor et à cri la démission aussi bien du président de la fédération ivoirienne de football que de celle de son vieux blanc français considéré par la FIF comme l’un des meilleurs entraîneurs de la planète.

Quand on parlait de certains entraîneurs locaux capables d’entraîner l’équipe nationale, le président de la FIF, Idriss Diallo en n’avait cure, lui qui comme beaucoup d’Africains a ce complexe du blanc au point de ne pas faire confiance aux compétences africaines. Gasset limogé, il avait songé à faire appel dit-on à un autre sorcier blanc au palmarès impressionnant à la rescousse des éléphants : Hervé Renard, lui qui a permis à la Côte d’Ivoire de soulever son deuxième trophée continental. Devant le refus de la FIFA et au regard de l’urgence, l’équipe nationale de Côte d’Ivoire est confiée à un sans nom à la peau noire. Un sans carnet d’adresses qui n’a que seule compétence d’être l’adjoint de Jean Louis Gasset.

Au moment où Gasset est limogé sans préavis par la FIF et contre toute attente, certainement avec l’aide de la providence divine, la Côte d’Ivoire se classe parmi les meilleurs troisièmes et obtient sa qualification pour les huitièmes de finales.

Face aux lions de la Teranga, personne n’avait parié sur les éléphants. Et pourtant, après une partie de football bien disputée, nos pachydermes parviennent à faire tomber les champions d’Afrique sous la houlette de Faé Emerse, le nouvel entraîneur. Qui l’eût cru ?

On pouvait mettre cela au compte de la chance.

Coup de marteau, les éléphants jouant à dix ont réussi à éliminer les aigles du Mali, sur un score de (2-1) après les prolongations d’un match très disputé sous le coaching gagnant de Faé Emerse.

Qui a dit que blanc est plus fort que nègre ?

Yéo Martial, le nègre n’a-t-il pas été le premier à remporter la CAN avec les éléphants en 1992?

Zahui François n’est-il pas celui qui a conduit les éléphants à la finale en 2013 ?

Mais alors pourquoi entretenir ce complexe du Toubabou? On est prêt à payer des sommes faramineuses à ces blancs qui n’ont plus d’avenir en Europe et qui viennent se faire une nouvelle santé financière en Afrique avec la complicité de nos commis. Gasset gagnait, dit -on, 70 millions de fcfa chaque mois.

En tout cas, que la CAN de l’hospitalité nous aide à tirer les leçons de ce qui se passe et à sortir de ces paradigmes éhontés qui ne font que mettre l’Afrique en retard et priver ses cadres de reconnaissance locale et internationale.

Assurément, cette CAN n’a pas encore fini de livrer tous ses secrets. C’est pourquoi nous devons rester humbles et valoriser les talents du continent. C’est à ce prix que l’Afrique pourra sortir des préjugés.

Le talent n’a pas de couleur. Le talent n’a pas d’espace géographique. C’est la chose du monde la mieux partagée, disait René Descartes.

 

Dr. Alain Konan, PhD

Journaliste et libre penseur.

 

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