EDITO : VAMPIRISME AMBIANT

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Il aura vécu 4 ans. Seulement. Quatre petites années sur la terre des Hommes. Où cohabitent, hélas, des monstres, des incarnations de Lucifer…Le destin de Traoré Aboubacar Sidiki dit Bouba a basculé le  matin du 24 février 2018. A cause de la cupidité d’un bijoutier. D’un autre âge. Un psychopathe ou sociopathe endurci. Voulant trôner sur un empire financier, ce vampire a cru bon de sacrifier ce gamin sur l’autel de ses ambitions. Sans le moindre scrupule, il a étouffé le môme, avant de le vider de son sang. Quelle ignominie ! Malheureusement, l’acte abject n’est que la partie visible de l’iceberg de sang qui s’est formé depuis le 19 septembre 2002. Point de départ de la folie meurtrière. La finalité, c’était le pouvoir. Vaille que vaille. S’accommodant  de moyens sordides. La société, qui est à l’image de ses dirigeants, a capté le reflet des déviations. A travers le prisme de sang. Il n’est pas aujourd’hui rare de voir des jeunes catalogués « Brouteurs »  s’adonner à des abominations pour devenir riches.  Les incantations par  le sang sont devenues une banalité. Les politiques, les hommes d’affaires, les commerçants, etc., s’en  adonnent à cœur joie. Les enfants sont donc visés, menacés dans leur existence. Car perçus comme condensés d’énergie propice à ces prestidigitations.  A qui la faute ? Essentiellement à notre société. Elle n’a pas su proposer une alternative au gain facile, à l’enrichissement contre nature. Mais aussi à nos croyances. Qu’elles soient animistes ou autres. Elles ont inscrit le sacrifice par le sang comme dogme. Ces sacrifices ont certes épousé l’air du temps. Mais n’empêche qu’ils sont ancrés dans le subconscient. Comme éléments à même d’accroitre le pouvoir ou la chance.  Somme toutes  éphémères. A l’opposé, ce qui est obtenu par le travail ou oint par Dieu, a la chance d’être pérenne, éternel. Et procure un plaisir plus dense. Plus jouissif.  La vie est sacrée. Nul n’a le droit d’en ôter à son prochain. Au risque de prendre son billet pour l’enfer. Sois rassuré Bouba. Ton meurtrier connaitra un triste sort. Le refus des prisonniers de la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (MACA) qu’il intègre leur rang est symptomatique de la laideur de son acte. Je parie qu’il comparait déjà devant le tribunal de sa conscience. Or, il n’y a pas un juge plus implacable que la conscience. Aussi, l’indignation générale promet-elle une justice des hommes impitoyable.  Adieu Bouba ! La terre te sera forcément légère.

 

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Par Yeshua Amashua

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