EDITO/ Liberté de la presse en Côte d’Ivoire : Mythe ou réalité !

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Le monde entier célèbre ce 3 mai 2020, la journée internationale de la liberté de la presse. La presse dans son entièreté. Qu’elle soit parlée ou écrite. Cela nous convoque à analyser l’état de la liberté de la presse en Côte d’Ivoire à l’aune du ‘’baromètre’’ de ‘’Reporters sans frontières’’ (RSF), ONG engagée pour la défense de la liberté d’informer et d’être informé partout dans le monde. Cette liberté est-elle une réalité en Eburnie? Ou est-ce qu’elle relève du mythe, la tendance étant à l’étouffement ?  La Côte d’Ivoire est passée de la 71e à la 68e place dans le classement mondial de l’état de la liberté de la presse dans le monde, rendu public le 21 Avril dernier. Un petit bond qualitatif, même si le rang reste peu glorieux. Et cache bien des misères. Récemment, ce sont six journalistes qui ont dû faire face à des procès et condamnés à payer de lourdes amendes, allant de 2 millions 500 mille à 5 millions de Fcfa. Sûrement que ces dernières données n’ont pas été prises en compte, au moment de l’édition de ces statistiques. La réalité aurait été autrement. Qu’on s’entende bien. Nous sommes de ceux qui pensent que la liberté de la presse n’est pas un blanc-seing d’imprimer ou de diffuser n’importe quelle information sans tenir compte des codes d’éthique et de déontologie du métier. Mais alors, y a-t-il une limite à la diffusion de l’information, autre que celle fixée par lesdits codes ? Deux écoles s’affrontent. La première veut qu’on donne l’information, en le faisant passer au tamis des codes de déontologie. Et il y a l’autre école qui veut qu’on se garde de diffuser une information, même vraie, si on soupçonne que sa communication au public peut déboucher sur des conséquences incalculables. Pour cette catégorie, à laquelle appartiennent certains de nos maîtres, « communiquer, c’est parfois se taire ». La plupart des gouvernants semblent être de cet avis. Joseph Staline, ex-président de l’Union soviétique, ne disait-il pas « le peuple n’a pas besoin de tout savoir » ? Entre ce souci de prévenir le chaos et les réflexes dictatoriaux, la limite tient de l’épaisseur d’une lame. C’est pourquoi, RSF continue de dénoncer l’emprise des régimes autoritaires sur les médias. « Si le débat politique glisse subrepticement ou manifestement vers une ambiance de guerre civile, où les journalistes font figure de victimes expiatoires, les modèles démocratiques sont en grand danger » disait Christophe Deloire, secrétaire général de RSF. Pour nous, le binôme liberté et responsabilité sociétale du journaliste suffira à mettre tout le monde d’accord.  

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Au demeurant, la liberté de la presse en Côte d’Ivoire n’est ni un mythe, ni une réalité. Elle est appelée à s’améliorer pour le bonheur du peuple ivoirien. Car, sans une presse libre, le pays sera à l’image d’une voiture sans tableau de bord. Il naviguera à vue. Et exposera son dirigeant à la colère du peuple. Ils (dirigeants) sont, sans le savoir, les premiers bénéficiaires d’une presse libre. En ce qu’elle sert de miroir à regarder tous les recoins de la société et apporter des réponses aux maux qui la minent. Au surplus, les critiques constructives leur permettent de rectifier le tir lorsque cela est nécessaire ; et lorsqu’il est encore  temps, avant d’atteindre des points de non retour. La presse ne saurait donc être un adversaire ou un ennemi d’un dirigeant. A moins qu’il ne soit inscrit sur la liste-repoussoir des potentats locaux.  

Tché Bi Tché

tbt552@yahoo.fr   

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