Bonon : La population de Ouarêbota accuse une société italienne de la priver d’eau potable, elle interpelle le sous-préfet
La population du village de Ouarêbota est sans eau potable. Selon les femmes, le raccordement de ce village à un château d’eau qui avait donné espoir aux habitants, est malheureusement arrêté depuis six mois. L’unique pompe hydraulique villageoise créée en 1964 par la population, vient d’être interdite aux populations par une société italienne qui exploite ‘’la carrière’’. Selon Michel Trazié Bi, cadre du village, « il est inadmissible qu’une société européenne, de surcroit, pays de respect de droits de l’homme, prive des citoyens d’un village d’eau potable de façon provocante. Non seulement cette société a plongé son tuyau dans la pompe sans autorisation des villageois, mais elle a barricadé le chemin qu’empruntent les femmes pour aller chercher de l’eau. Nos femmes dorment en brousse à la recherche de l’eau potable par la faute de cette société. Le Maire de Bonon est depuis saisi de la situation sans suite. Que faire ? », a-t-il interrogé l’assemblée sur l’attitude de cette société italienne. C’était à l’assemblée générale de la mutuelle pour le développement dudit village, tenue le 11 août dernier à la résidence du chef du village Georges Hué bi. Eustache Goore Bi, le président de la mutuelle, a déploré en ces termes : « C’est déplorable, inadmissible et inconcevable ce qui se passe dans le village de Ouarêbota. Le fait d’aller nous renseigner auprès du Directeur de cette société, de façon responsable et administrative, le Directeur a trouvé bon de procéder à l’intimidation en demandant au commissaire de police Blé de Bonon de m’arrêter avec le premier vice-président du village de Madiéta, Jean Luc Trabi. A notre grand étonnement ce jour-là, le commissaire Blé et ses élements descendent dans le village dans l’intention de nous menotter pour avoir ‘’osé’’ nous renseigner sur la cause de la mainmise sur notre pompe hydraulique par une société et qui est cause de pénurie d’eau potable dans notre village ! ». A cette Assemblée Générale, femmes, jeunes, hommes, chefferie traditionnelle et cadres ont exprimé leur ras-au-bol au chef de notre tribu, Léonard Gooré Néné Bi, par ailleurs le doyen des cadres de Blablata, Madiéta et de Ouarêbota. Les femmes et les jeunes ont décidé de marcher sur la société si le Maire ne réagit pas à leur requête à temps. Devant ces réactions, Léonard Gooré Néné Bi, le chef de la tribu de Bonon composée de onze villages, a trouvé les mots justes pour faire baisser la tension : «Je demande de rester à l’écoute du Maire et du Sous-préfet. On ne résout pas un problème par la violence. Personne n’a du salut en créant du désordre, en embrasant le front social. Je vous demande de savoir raison gardée. Je charge Yao Bi Toué et Eustache GOORE BI, respectivement chef du village et président de notre mutuelle pour le développement d’aller exposer notre problème au Sous-préfet et au Maire de Bonon. Les cadres ont remis 500.000 francs aux parents pour la construction de deux classes du primaire dans leur village et 470.000 francs pour un forage.
SERCOM MUDESCO (BONON)
Sébastien Kouamé Bi