Après 5 jours à la Maca : Corine Hazoumé présente un tableau sombre de la plus grande prison de la Côte d’Ivoire
Dans le cadre de la dédicace de son livret intitulé « Univers carcéral », la journaliste Corine Hazoumé était vendredi 23 juillet 2021, face à la presse au siège de l’Ujocci à Cocody Blockhaus. Ce livret de 20 pages paru, récemment, aux éditions Média Afrique International est un, récit de l’auteure lors des 5jours passés dans cet univers carcéral. Un monde qu’il ne faut pas souhaiter à son prochain à en croire la journaliste. En effet Corine Hazoumé, on se souvient a séjourné pendant cinq jours à la Maison d’arrêt et de correction d’Abidjan (Maca), en janvier 2019 pour insulte publique au chef de l’Etat. Selon elle, ce livret est la réponse à la sollicitation de deux femmes détenues, qui ont souhaité rendre public, les circonstances qui les ont conduit dans les liens de la détention. «J’appelle à une réforme du système judiciaire, une amélioration des conditions des détenus. Partout où nous allons en tant que journaliste, ou en tant que homme ou femme de foi, nous sommes en mission. Ma mission première est de me battre pour l’amélioration des conditions des détenus et pour le respect de liberté d’expression, qui pour moi est un droit fondamental. Même si évidemment on peut se plaindre de ses excès. Mais il ne faut pas que la peur domine nos actions et notre pensée. On peut vous empêcher de vous exprimer mais on ne peut pas nous empêcher de penser » a soutenu Corine Hazoumé. Mais avant, la céramiste a donné un tableau sombre de la Maca qui interpelle la conscience de tous. Ce livret est actuellement disponible uniquement, pour l’instant au siège de l’Ujocci . Par ailleurs, Corine Hazoumé évoque entre autres, le traitement inhumain et l’épineuse question de la resocialisation des mineurs incarcérés. « Sur la mission de correction on peut avoir un échec. Ensuite, Il n’y a pas vraiment de plan de réinsertion. Il faut des activités de réinsertion et de socialisation, d’apprentissage de métier (Couture, menuiserie, cuisine etc), qui peut permette à la sortie de bénéficier de quelques compétences pour vous réinsérer dans la société. Mais si on doit sortir des enfants plus dangereux que quand ils étaient entrés, je pense que sur la mission de correction on a peur avec un échec » a-t-elle expliqué, dénonçant le manque de bâtiment et de régime spécifique aux mineurs qui sont logés avec les adultes.
Rd