Retour de Guillaume Soro, arrestation de deux ses proches : La réponse du porte-parole du gouvernement qui en dit long
Au terme d’un conseil des ministres tenu ce jeudi 23 novembre 2023 au Palais présidentiel, à Abidjan, le porte-parole du gouvernement, Amadou Coulibaly s’est livré aux préoccupations des journalistes, en revenant notamment sur le cas de l’ancien premier ministre, Guillaume Soro, en exil.
À la question de savoir si Guillaume Soro pourrait revenir dans son pays sans être inquiété par la justice ivoirienne puisque condamné par contumace à perpétuité, la réponse d’Amadou Coulibaly, porte-parole du gouvernement a été celle-ci.
« Je pense que le ministre de l’Intérieur et de la sécurité (Le général Vagondo Diomandé, ndlr) qui a eu à gérer le retour de plusieurs exilés volontaires dit juste, quand il dit que monsieur Guillaume Soro peut rentrer quand il veut. Effectivement, le pays est ouvert. J’ai rappelé ici à plusieurs reprises que la vision de paix du Chef de l’Etat (Alassane Ouattara) a fait qu’il a donné les moyens pour que tous ceux qui s’étaient auto-exilés puissent rentrer. Et vous avez tous suivi ici, les mouvements de tous ceux qui sont rentrés dans le pays. Tous ceux qui ont voulu rentrer sont rentrés », dit-il.
« Maintenant, souligne le porte-parole du gouvernement ivoirien, que quelqu’un (allusion faite à Guillaume Soro) refuse de rentrer, c’est sa responsabilité. On ne
peut contraindre personne à rentrer, le pays
reste ouvert. Maintenant quant à savoir si les
décisions de justice seront appliquées, au risque de vous décevoir, je vous ai dit que je ne
ne commente pas les décisions de justice. Il y a le temps de la justice, il y a le temps de
l’administration, il y a le temps de la politique. La justice prend son temps. Dans notre système, c’est elle qui a l’opportunité de l’action, c’est elle qui décide quand elle poursuit, quand elle ne poursuit pas. Quand elle exécute une décision qu’elle a librement prise. Je ne veux pas faire de commentaire. Je ne peux pas présager de ce qui sera. Ce sont des questions de justice qui sont traitées par l’administration judiciaire dans notre pays. En tout état de cause, tous ceux qui voulaient rentrer sont rentrés et on les voit dans le pays animer même parfois des débats politiques », dira M. Amadou Coulibaly, sans plus de détails sur cette déclaration, préférant s’adonner à des jeux de mots.
Alors qu’il a annoncé, le 12 novembre 2023 mettre fin à son exil, l’ancien Premier ministre, Guillaume Soro, en exil depuis au moins 5 ans, a été aperçu au Niger où il a été reçu en audience par la junte militaire avant d’être reçu récemment par la junte au pouvoir au Burkina Faso. Des États qui sont en disgrâce avec l’actuel pouvoir en place, à Abidjan.
Dans la foulée, à Abidjan, deux proches de Guillaume Soro, à l’occurrence Kouablan Messou et Sié Coulibaly, ont été arrêtés, le samedi 18 novembre, au nord du pays.
Interrogé à ce sujet, le ministre porte-parole du gouvernement affirme ne rien savoir de ce qui leur est reproché, mais qu’il attend « la déclaration du procureur (de la République) pour être édifié. »
« Je pense qu’on connaît les pratiques démocratiques et transparentes de notre pays. Vous pouvez vous attendre à ce que le Procureur de la République vous fasse une déclaration si tant est qu’ il est vrai que ces personnes ont été arrêtées. Il vous dira très certainement les raisons pour lesquelles elles ont été arrêtées. Cependant, si je me réfère à ce que j’ai lu dans la presse. Ce sont des personnes qui voulaient aller animer un meeting, en tout cas des réunions. Mais nous sommes dans un pays
organisé. Les réunions quelles qu’elles soient
font au moins l’objet d’informations des autorités municipales, puisque vous allez vous réunir sur un site. Si vous tenez une réunion
sans avoir informé l’administration, vous tombez sous le coup de la loi. Vous êtes facilement dans le trouble à l’ordre public. Il faut que les gens comprennent que nous sommes dans un pays organisé et que s’ils ont des réunions, ils informent l’administration. S’ils ne le font pas, ils peuvent tomber sous le coup de la loi. Je ne sais pas moi à quel titre ils voulaient organiser la réunion. On attend la déclaration du Procureur et à partir de ce moment, nous serons tous édifiés », a argumenté Amadou Coulibaly.
En tout état de cause, le cas Soro continue de préoccuper le gouvernement au plus haut sommet. La prudence dans la réponse du porte-parole du gouvernement en dit long.
TN