Une rencontre de vérité sur l’emploi-jeunes. Le ministre de la Promotion des Jeunes et de l’Emploi des Jeunes n’est pas allé avec le dos de la cuillère pour éclairer les lanternes sur le chômage en Côte d’Ivoire. S’adressant aux journalistes, jeudi dernier, à la Maison de la Presse d’Abidjan, le membre du gouvernement s’est plutôt appesanti sur le travail informel. Selon lui, dans ce secteur inorganisé, la précarité des emplois est telle que les acteurs ont l’impression de ne pas travailler. Les jeunes se débrouillent pour survenir aux besoins, s’offusque-t-il. Confrontés donc à l’instabilité et aux petits gains quotidiens, insuffisants pour couvrir les charges, les travailleurs du secteur informel se réclament aussi chômeurs. Or, à entendre Mamadou Touré, « sont au chômage toutes les personnes au-dessus d’un âge déterminé, qui n’exercent pas d’emploi rémunéré ou ne sont pas travailleurs indépendants, sont disponibles pour travailler, et s’efforcent de trouver un emploi rémunéré ou de devenir travailleurs indépendants », tel que défini par Wikipédia, l’encyclopédie libre en ligne. Ceux donc exerçant dans le secteur informel, peu importe le revenu maigre, vu qu’ils pratiquent déjà une activité, ne sont pas pris en compte dans le calcul du taux de chômage. Poursuivant, l’ex-Secrétaire d’Etat chargé de la Formation professionnelle, indique une tendance baissière du rapport d’inactivité des jeunes en Côte d’Ivoire. « De 9 % les années précédentes, le chômage a reculé pour atteindre 2 % », précise l’émissaire du gouvernement. Au nombre des dispositions à prendre pour conjurer le mal, le ministre de la Promotion des Jeunes et de l’Emploi des Jeunes prône l’organisation du secteur informel afin de sortir les jeunes débrouillards de la précarité. Puis, il annonce la création de plus de 98 mille emplois. Mais, pour bien faire, comme il le dit, un audit organisationnel de son département a été lancé par ses soins.
Kpess Kasa Kibaru