Prisonniers politiques en Côte d’Ivoire : Un député français interpelle Le Drian

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« Nul ne peut cacher le soleil avec la main ». Présenté comme un féru de la démocratie au début de son règne par les médias aux ordres de son ami Nicolas Sarkozy, ce malgré la détention de nombreux prisonniers politiques et autres violations des droits de l’homme, le rideau qui cachait le visage hideux du régime de Ouattara s’est déchiré. Et la laideur du pouvoir de celui pour qui l’Onu a refusé un simple recomptage de voix pour faire la guerre à un peuple épris de paix et de justice, est aujourd’hui mise à nu. Après un séjour sur les bords de la lagune Ebrié, Michel Larive, député issu de la gauche française, a fait le point de la situation sociopolitique ivoirienne aux membres de  sa formation politique. Le député de l’Ariège a, dans une lettre dont nous avons la copie, interpelé Jean-Yves Le Drian, ministre de l’Europe et des affaires étrangères, sur le sort d’opposants qui croupissent dans les geôles du pouvoir d’Abidjan.

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« M. Michel Larive attire l’attention de M. le ministre de l’Europe et des affaires étrangères sur la situation politique ivoirienne. La situation en Côte d’Ivoire, d’où il revient, est marquée depuis 2011 par une fracture de la société entre les vainqueurs et les vaincus, avec toutes les atteintes au respect des droits de l’Homme qu’elle a engendrées. Selon les témoignages qu’il a recueillis, les opposants à M. Ouattara et leurs familles sont persécutés. Six ans après le changement de régime, près de 200  prisonniers politiques sont détenus dans des conditions avilissantes. Ils sont incarcérés dans une promiscuité insupportable. Plus de la moitié d’entre eux sont détenus, sans jugement. Selon ces témoignages, tortures et mauvais traitements sont monnaie courante dans les geôles de la DST. En découlent des conséquences dramatiques : aux maladies s’ajoutent les morts, 7 en prison et 5 juste après des « libérations » précipitées. Ces faits lui ont été rapportés par les femmes et les enfants de prisonniers. C’est ainsi que la famille de l’ancien Président Laurent Gbagbo est régulièrement persécutée. Son épouse, très affaiblie, a été condamnée à une lourde peine de prison par une justice aux ordres. Son fils, Michel Gbagbo, a subi une pénible peine de prison à cause de son seul patronyme. Il est né à Lyon, il est donc ressortissant français. Mais il ne peut pas revenir en France, pour répondre à la convocation de juges français, parce que le gouvernement ivoirien lui interdit de quitter la Côte d’Ivoire. Laurent Gbagbo   en est à sa septième année de détention. 82 témoins présentés par l’accusation n’ont pas suffi à certifier les charges qui pesaient contre lui. Les magistrats de la Cour pénale internationale ont enjoint au procureur d’abandonner ou de requalifier les charges contre l’ancien président ivoirien. La France est un partenaire privilégié de la Côte d’Ivoire. C’est pourquoi il voudrait connaître la position du Gouvernement sur la situation politique et sociale ivoirienne, et sur la cohérence de l’incarcération de M. Gbagbo, au regard de la faiblesse des charges reconnues contre lui. »

Aaron KANIE

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