Que s’est- il passé à l’ouest en mars 2011 ? Très prolixe depuis le début de son procès au tribunal d’Abidjan, le seigneur de guerre du mont Péko, Amadé Ouéremi, n’a pas sa langue dans la poche. Estimant n’être qu’un élément et ayant désigné Fofana Losseni dit Loss, l’un des cadres de la rébellion ivoirienne, d’être le donneur d’ordre. Il aurait par ailleurs confié au confère Jeune Afrique ceci : « Pourquoi suis-je le seul accusé de crimes alors que j’ai combattu aux côtés des forces pro-Ouattara ? Ils veulent manger sans moi », confiait récemment Ouérémi à l’un de ses proches »révèle le confrère panafricain. Un palier est donc franchi dans la stratégie de défense de l’ancien « nettoyeur » de Duékoué. Soit il ne veut pas couler seul, en fantasmant sur les responsables des tueries à l’ouest, soit il dit vrai et désigne par-dessus tout tous ceux qui ont pris part au massacre lors de la crise postélectorale. En tous les cas, l’enquête qu’aurait diligentée la CPI situera les responsabilités. Mais en attendant Amadé Ouéremi refuse de payer seul pour le carnage. Jusqu’où il est prêt à aller dans les révélations fracassantes, lui le sachant. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il mélange sérieusement le camp Ouattara, le camp qui est le sien mettant le chef de l’Etant devant sa profession de foi de faire juger tous les responsables de crimes quel que soit le bord. Ayant déclaré qu’il n’enverrait plus aucun Ivoirien à la Cpi, le moins qu’on puisse attendre de lui, c’est de donner la primauté aux tribunaux ivoiriens. Une tâche on ne plus difficile, car trainer les siens devant la justice n’a jamais été chose aisée.
Tché Bi Tché
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