En proie à de multiples crises au sein de son Directoire depuis des décennies, l’Africa Sports d’Abidjan a finalement été relégué en Ligue 2 ivoirienne de Football, au terme de la saison 2020-2021. Depuis lors, que devient le Club oyé ?
La vie va-t-elle s’arrêter au niveau de l’Africa Sports d’Abidjan depuis que ce Club s’est vu obliger de rétrograder en étage inférieure? Après ses 74 ans d’existence au sein de la Ligue 1 de Football local, l’écurie vert et rouge a plié ses bagages pour élire domicile en Ligue 2. Un verdict cru mais véridique pour les Aiglons. Qui n’ont plus que leurs larmes pour contempler la scène d’une chute préméditée depuis des décennies. En délaissant la lucrative Ligue 1 locale et ses 70 millions FCFA de subventions annuelles, relative aux droits télévisés pour chaque Club de l’élite (Ndlr), l’Africa Sports d’Abidjan a fermé son robinet. Du coup, les Vert et Rouge perdent au passage le statut honorifique de locomotive du Football ivoirien aux côtés des Jaunes et Noir de l’Asec Mimosas. Une réalité qui a pris ses causes depuis belle lurette.
Voici la racine du mal…
Créé en 1949 par le regretté Séry Mogador, l’Africa Sports a remporté son 1er titre de champion de Côte d’Ivoire en 1967. D’autres sacres nationaux viendront embellir la vitrine à trophées des Oyé. Ce qui va concourir à des périodes fastes comme celle des années 80 avec 7 titres de champion de Côte d’Ivoire entre 1982 et 1990. De ces années de gloire, Simplice De Messé Zinsou était à la barre en tant que le grand mécène et patron de cette écurie, née à Gagnoa. Durant son long règne, de 1980 à la fin des années 90, des blocs d’egos se forment et s’installent au grand dam de celui qui se faisait malicieusement appelé ‘‘le grand Manitou’’. Pendant sa longue présidence, le club était larvé de crises intempestives quoi que la gloire surgissait par moments pour cacher l’arbre sous le soleil. Bouillant et passionné pour la cause ‘‘Africa Sports’’‘, Simplice Zinsou ou encore ‘‘ZS’’, n’a jamais pu éradiquer la ‘‘racine du mal’’ en la personne de Vagba Alexis (sic), comme il se plaisait à le dire et à le répéter à maintes reprises lors de certaines grandes rencontres du Présidium des Aiglons, au cours desquelles les Journalistes sportifs ivoiriens étaient témoins. Longtemps considéré comme le «faiseur de rois» à l’Africa Sports d’Abidjan, Vagba Alexis était souvent étiqueté par nombre d’observateurs comme étant celui qui occasionnait les «putschs» dans la maison oyé. Ses méthodes déstabilisatrices ont eu la peau de tous les patrons à l’Africa Sports d’Abidjan jusqu’à sa prise de pouvoir en 2011! A la tête d’un «commando» composé de Bahi Antoine, Némégnan Emile, Blah Eulalie, Assémian Kassi, etc. ils vont diriger les affaires courantes du Club dans un esprit de suspicion entre eux. La goutte d’eau qui va faire déborder le vase vert et rouge, reste la non-déclaration des 186 millions FCFA reversés aux dirigeants des Aiglons après le transfert de Simon Déli en République Tchèque en 2012 au Club du Sparta de Prague. A partir de là, les crises vont s’intensifier à cause des sons discordants de part et d’autre des 11 membres du Conseil d’Administration. Qui va imploser pour se voir être finalement constitué de 7 membres, tous des ‘‘suppôts’’ de Vagba Alexis : le PCA fortement décrié par son ‘‘peuple’’ et qui ne devait sa survie que par la grâce du regretté Augustin Sidy Diallo, anciennement président de la FIF (de 2011 à 2019). De dissensions en dissensions, c’est en Mars 2021 que le fauteuil de Vagba Alexis lui sera retiré aux forceps par le Comité de Normalisation de la Fédération Ivoirienne de Football (CN-FIF), avec à sa tête Mme Dao Gabala. La patronne du CN-FIF, a décidé de confier le destin immédiat du Club oyé à un Comité de Normalisation de 4 membres, dirigés par Yves Zogbo Junior (ancien directeur de la Communication de l’Africa Sports d’Abidjan en fin des années 2000, Ndlr). Avec une mission axée sur 4 grands points essentiels devant aboutir à des élections transparentes, le CN-Africa Sports d’Abidjan, doit «offrir» une écurie ‘‘neuve’’ aux mandants ; c’est-à-dire les Supporters baptisés MAM, membres Associés mobilisés (Ndlr), de sorte que ces derniers se sentent obligés d’investir davantage pour le renouveau réel et vrai des Aiglons.
Un Dossier de Jean-Cyr ADOPO