EDITO : Un petit pas d’un micro parti, un grand pas pour la démocratie ivoirienne

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« C’est un petit pas pour l’homme, un grand pas (ou un grand bond) pour l’humanité ». Ces quelques mots sont de l’astronaute américain, Neil Armstrong, après son arrivée sur la lune, en 1969. Il s’impose de le paraphraser dans le mini-Tsunami au sein du Rhdp. En effet, en congrès ordinaire, le deuxième du genre, ce week-end à Abidjan (capitale économique de la Côte d’Ivoire), un micro-parti de par le nombre d’adhérents, mais grand désormais de par sa façon d’appréhender la démocratie, l’Union pour la Côte d’Ivoire (UPCI), parti fondé par l’ancien Directeur général des douanes ivoiriennes, par ailleurs ancien ministre du gouvernement de la coalition au pouvoir (Mouvance présidentielle), a refusé le parti unifié RHDP (Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix), projet cher au chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara. Qui  y voit un socle pour conserver le pouvoir. Par 1147 voix contre, 62 pour, sur 1239 inscrits, les congressistes ont massivement rejeté l’idée de parti unifié dont le principe a fait l’objet d’un accord signé par leur président, Soro Brahima. Un véritable camouflet pour un président qui semblait être dans la prémonition à l’entame de ce congrès. « Être ou ne pas être, c’est en réalité la question essentielle de fond. Et cette question déchaine nécessairement les passions. C’est pourquoi, même si le sujet peut apparaître comme difficile pour certains, nous devons faire en sorte que les échanges que nous allons mener soient francs, mais dépassionnés.  Gardons à l’esprit que l’Upci est un parti où le débat est permanent et où la seule dictature qui est acceptée est celle de la majorité. Tachons d’aborder le débat de ce jour en convoquant une citation attribuée à André Gide qui a écrit que « choisir, c’est renoncer ». En réalité, il s’agit d’une dichotomie simple entre la raison et le sentiment dans laquelle nous avons le choix entre souffrir le cœur léger ou être malheureux l’esprit serein » exhortait-il ses camarades. Qui sait lire entre les lignes voit clairement que la question d’adhérer au parti unifié n’avait pas le consentement de la majorité. Fallait-il pour lui explorer d’autres voies pour son adoption ? Le chef du parti a fait le serment  que « la seule dictature qui est acceptée soit celle de la majorité », d’où son choix  pour le vote. « A y regarder de près, il n’y a rien de surprenant car, au contraire, vous venez de faire la preuve d’une vraie maturité politique, en refusant de ratifier un accord politique signé par votre Président qui n’avait reçu aucun mandat pour le faire » reconnait-il. C’est, ni plus ni moins, une lueur qui point sur un continent en général et en particulier sur l’Eburnie, habitué au diktat des potentats locaux. Dans le même cercle idéologique, Henri Konan Bédié, de façon solitaire, a engagé son parti, le Pdci-Rda, sans l’aval des organes statutaires du parti, dans la candidature unique d’Alassane Ouattara à l’élection présidentielle de 2015. Lors du fameux Appel dit de Daoukro. Au sein du Rdr, parti présidentiel, remettre en cause, une décision du chef, Alassane Ouattara, relève d’un fait rarissime, voire d’un crime de lèse majesté. Pourquoi ne pas saluer à sa juste valeur ce pas qualitatif du petit poucet de l’échiquier politique ivoirien, dès lors que que son acte tutoie les bonnes mœurs de la politique. Ce pas, à coup sûr, fera des émules dans le marigot politique ivoirien.

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Par Yeshua Amashua  

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