EDITO : Affi N’guessan face à l’éthique du bon sens

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Ah les hommes politiques ! Peut-on s’exclamer en paraphrasant l’écrivain adulé par les femmes Esaïe Biton KOULIBALY. Le politologue Emmanuel Sieyès a beau plaider pour un minimum d’éthique et de bon sens en politique, rien n’y fit. Dans le punchline  entre Laurent Gbagbo et son ancien premier ministre, Pascal Affi  N’guessan repousse les limites de l’irrévérence et par-dessus tout il  entre en conflit avec l’éthique du bon sens. À l’encontre de son ancien mentor politique, des expressions et mots outrageants  tels que « idolâtrie », autocrate et tutti quanti ont été prononcés. Nous allons recourir à une démarche mathématique pour raisonner par l’absurde. Fixons comme hypothèses de départ que Laurent Gbagbo est idolâtre et autocrate. Cela induit en tant qu’autocrate qu’il régna en caudillo sur le FPI. Mais alors comment est-ce possible que le FPI soit l’un des rares partis politiques de l’échiquier ivoirien qui autorise les courants à l’intérieur. La renaissance, courant d’AHOUA Don Mello en fut un exemple. Mieux, pourquoi l’autocrate Laurent Gbagbo n’a-t-il pas cumulé les postes de Président de la république et de président du FPI ? Et que ce soit Affi qui a été désigné, tenez-vous bien par l’autocrate ? Le FPI est connu pour être une chalandise intellectuelle. Ce ne sont donc pas les cadres qui manquaient. Selon wikipedia le dictionnaire en ligne, l’idolâtrie renvoie à considérer quelqu’un comme un dieu, à le vénérer. « Les GOR sont comme des enfants qui s’accrochent au cercueil de leur géniteur en route pour le cimetière » dixit Affi. Cette allégorie qui rangeait Gbagbo six pieds sous terre n’était-elle  pas injurieux à la limite du cynisme pour Gbagbo. Et pourtant l’idolâtre Gbagbo qui tient à son image n’ a pas tenu rigueur à Affi et l’a reçu à Bruxelles début janvier 2020.  Avide du pouvoir, selon AFFI, Laurent Gbagbo a refusé de rendre le pouvoir à Ouattara. Sans qu’Affi N’ Guessan n’élève la voix pour se désolidariser de cette aventure visiblement périlleuse. Laurent Gbagbo  est allé jusqu’à proposer le recomptage des voix. Etait-ce la démarche d’un jusqu’au boutiste ? à la tête du FPI depuis 20 ans, le démocrate Affi a tout fait pour que le congrès de 2014 qui l’aurait « dégagé » n’ait pas lieu, en usant de stratagèmes. Au regard de ce qui précède, on peut conclure que les accusations d’idolâtre et  d’autocrate  portées par Affi contre Laurent Gbagbo, ne sont pas rigoureusement vérifiées donc infondées. Au surplus, Affi a de graves soucis avec l’éthique du bon sens. Pour l’attester, appelons au secours  l’excellentissime socio-anthropologue Prof Dédy Séri qui rappelait à bon escient  « Zénon d’Elée, celui-là  que les historiens de l’argumentation considèrent comme le « père » de l’art de discuter (premier sens du mot dialectique), qui a laissé à la postérité le principe de non-contradiction qui repose sur l’idée que quand deux opinions au moins sont avancées, si l’une est juste, l’autre est fausse. Mais à la vérité, la portée de ce principe de non-contradiction va bien au-delà du cadre de la discussion ; il traduit une éthique du bon sens, de la logique qui régule la concordance ou l’harmonie présumée entre le discours et les actes. Autrement dit, quiconque a de la suite dans les idées ne peut dire une chose et son contraire, et à bien plus forte raison, dire une chose et se soustraire aux implications comportementales du contenu de son discours ». C’est ce que semble faire Affi N’GUESSAN. Et c’est bien dommage.

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