Discours du 06 août d’Alassane Ouattara, crise dans la sous-région. Depuis son lieu d’exil/ Soro Guillaume frappe dans tous les sens

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Guillaume Soro a accusé le samedi 13 août 2022 le président Ouattara de bloquer le processus de réconciliation en Côte d’Ivoire, dans un discours qu’il a publié sur le réseau social, dimanche.

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Depuis son lieu d’exil tenu toujours secret en Europe, l’ancien Premier ministre ivoirien et ex-allié de l’actuel chef de l’Etat, Alassane Ouattara, s’exprimait d’un congrès virtuel tenu par sa formation politique.

 

A cet effet, Soro Guillaume a jugé » qu’au plan politique il n’est pas utile de revenir sur les conséquences du passage en force opéré pour imposer un troisième mandat aux ivoiriens contre la Loi Fondamentale », allusion faite à Alassane Ouattara.

  1. Soro s’était opposé à la candidature de M. Ouattara lors de la présidentielle d’octobre 2020, l’accusant de briguer un « mandat anticonstitutionnel ».

 

« Cependant, a-t-il développé, force est de constater que les optimistes qui se berçaient de l’espoir d’un règlement définitif par le biais de la réconciliation des contentieux politiques qui ne cessent de rythmer la vie socio-politique du pays depuis deux décennies, semblent de plus en plus déchanter ».

 

« (… ) Annoncé en grande pompe au lendemain de la pseudo-élection de 2020, ledit processus de réconciliation semble connaitre un coup d’arrêt en raison du peu d’appétence de son initiateur pour le jeu démocratique. D’où le manque de volonté politique nécessaire pour enclencher et accélérer le processus sans calcul politicien »,écrit Soro Guillaume, ajoutant que « par ses agissements le régime actuel a fini de convaincre qu’il lui appartient, de façon unilatérale, de se choisir les fils et filles de la Côte d’Ivoire avec qui il entend se réconcilier au mépris des intérêts et de l’avenir du pays ».

 

 » Car si la volonté politique de faire une vraie réconciliation en Côte d’Ivoire existait, cela se saurait. On n’aurait pas besoin de distribuer et au compte-goutte quelques décrets de grâce par-ci, quelques libérations par-là », souligne l’ex chef de la rébellion ivoirienne.

À la veille de la célébration de l’indépendance de la Côte d’Ivoire, le 07 août 2022, Alassane Ouattara a accordé la grâce présidentielle à Laurent Gbagbo, l’ancien président et à deux officiers de l’armée ivoirienne en lien avec la crise post-électorale de 2010-2011.

 

Pour M Soro lorsque feu le Président Félix Houphouët-Boigny père de l’indépendance, au lendemain des crises qui ont secoué successivement notre pays jusqu’en 1992, a voulu faire la réconciliation, il a recouru à l’amnistie.

Pour mémoire, quand l’Algérie a sombré dans le terrorisme et quand le Président Bouteflika a voulu donné un coup d’arrêt à ce fléau dans son pays, dans les années 97-98, il a recouru à l’amnistie.

 

En Afrique du Sud, Nelson Mandela une fois sorti de prison, pour relancer son grand pays, a recouru à l’amnistie et non au chantage.

 

Dans tous ces cas cités, et les heureux initiateurs et les heureux bénéficiaires ont ainsi compris la nécessité de redonner à leurs pays des perspectives d’un lendemain meilleur, a affirmé Soro Guillaume dont le cas n’a nullement été évoqué par Alassane Ouattara lors du traditionnel discours tenu, le 06 août 2022, à la veille de la célébration de l’indépendance de la Côte d’Ivoire.

 

Dénommée Conférence nationale d’expression citoyenne, Soro Guillaume a profité également de cette tribune pour affirmer que le pari de sa formation politique, les Générations et Peuples Solidaires (- GPS – bien que dissoute par les autorités ivoiriennes), » c’est de mettre en place un État exemplaire, solidaire, juste et équitable. Un État social, démocratique, transparent, qui allie justice sociale et contrôle de la finance, qui promeut la technologie sans renier ses valeurs traditionnelles l. Un État qui sera exemplaire dans la lutte contre les discriminations, dans la promotion de la diversité, en matière de transparence de la vie publique. »

 

Il a conclu ses propos en appelant les Africains à prendre leur responsabilité dans le nouvel ordre mondial qui se profile, car » dès lors que la politique est considérée comme l’art d’acquérir, de conserver et d’accroître sa puissance, la question du droit international semble désormais se réduire à celle du droit prétendu du plus fort ». Et que  » l’Afrique doit bâtir son chemin face à ce duel des visions irréconciliables du monde.

 

 »  L’Afrique doit revoir ses fondamentaux pour opérer sa renaissance et pour cela assumer les ruptures qui s’imposent pour un avenir meilleur », a-t-il proposé, dénonçant  le « deux poids deux mesures » de la CEDEAO dans la condamnation des coups d’Etat militaires au Mali, en Guinée, au Burkina Faso, alors que les coups d’Etat civils dans plusieurs pays de la sous-région, à l’instar de la Côte d’Ivoire et en Guinée, étaient tolérés voire applaudis par la CEDEAO, les putschistes civils se faisant même donneurs de leçons contre leurs semblables putschistes militaires.

 

TN

 

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