Pendant la campagne pour la présidentielle en 2010, l’un des slogans de l’opposition d’alors était la promesse faite aux ivoiriens « d’une bonne gouvernance ». Cela laissait supposer que le régime du Président Laurent Gbagbo au pouvoir ignorait ou méprisait les principes de ce mode de
gestion de l’Etat. Il nous semble que ce qui caractérise l’humain, c’est la capacité qu’il a de s’exprimer pour signifier son approbation
ou non lorsqu’il est face à une situation. Lui reconnaître cela, c’est reconnaître dans le même temps son appartenance à la communauté humaine. C’est pour cela, nous semble-t-il, que l’un des principes fondamentaux de
la démocratie est la liberté d’expression. La bonne gouvernance d’une communauté humaine, quelle qu’elle soit, ne peut donc pas faire l’impasse sur ce constituant essentiel. Le Président Laurent Gbagbo qui en avait fait un comportement a garanti aux Ivoiriens la liberté d’expression
quelle qu’en soit la forme. Le 22 mars 2018, le régime en place dans la Côte d’Ivoire d’aujourd’hui a montré une fois de plus par la répression féroce d’une simple manifestation de l’opposition qu’il
n’était pas capable de traduire dans les faits sa critique du non-respect des principes démocratiques. Comme la critique est aisée et l’art
difficile ! C’est le lieu de nous joindre ici à l’écrivain malien Seydou Badian qui disait dans son roman Sous l’Orage, et nous le citons de mémoire : un chef qui n’a que la force pour se faire respecter est comme un tronc d’arbre qui barre le chemin. Les passants le contournent jusqu’à ce qu’un jour,
fatigués de faire le détour, ils arrivent en grand nombre pour le dégager de leur passage. Tout notre soutien aux Ivoiriens qui ont compris que leur liberté dépend d’abord et avant tout d’eux et d’eux seuls.
Dr Raphaël Dagbo
Président de l’Association des Amis de Laurent Gbagbo