Côte d’Ivoire : RHDP unifié ou le recyclage du RDR, parti présidentiel

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Selon l’épopée, lorsque la rébellion éclata dans la nuit du 18 au 19 septembre 2002, Korhogo, la capitale du Poro, était en transe. Le nom d’Alassane Ouattara était scandé par une foule en liesse au son du balafon et autres grelots. Et puis, le coup de téléphone retentit : « Enlevez le nom de mon époux dans cette histoire ». Clap de fin. Cela pour dire que les Ouattara tiennent à leur image. A tel point qu’il est quasi impossible de les relier aux faits de « Coup d’Etat de 1999 » ou de «  Rébellion de 2002 ». En dépit des faisceaux compacts d’indice. Même quand sur le tard, le Gourou de la rue Lepic vient par bénéficier des retombées, il s’arrange toujours à raboter les aspérités de sorte à polir son image. Ça a été le cas avec les Forces républicaines de Côte d’Ivoire, les fameuses FRCI, créés par décret signé des mains de Ouattara, le 17 mars 2011. Sur qui il pèse de lourds soupçons de crimes de masse à Duékoué et dans d’autres contrées du pays. Selon les ONG comme Human Right Watch ou Amnesty International, ces forces pro-Ouattara seraient responsables des massacres des 28 et 29 mars 2011, à Duékoué Carrefour, qui ont couté la vie à 800 civils.  De nombreux autres dérapages sont venus ternir un peu plus leur image, donc l’image du commandant en chef. Il saisira donc au bond la proposition de la grande muette d’abandonner le nom FRCI pour Fanci, Forces armées nationales de Côte d’Ivoire. Le hic, c’est que Ouattara veut avoir une appellation propre à son régime, et non un ancien nom, fut-il donné par son mentor Félix Houphouët-Boigny. Il élidera subtilement le « n » pour donner Faci, Forces armées de Côte d’Ivoire. Ainsi, Ouattara peut se féliciter d’avoir relégué au cendrier de l’histoire l’encombrant nom Frci. Reste à trouver une solution au Rassemblement des Républicains, Rdr, qui traine le boulet de la rébellion de Guillaume Soro. En bisbilles avec ses ex-mentors du Rdr, celui-ci s’est vu entendre dire « On ne peut pas faire notre pipi, (entendez par là notre rébellion), et puis un caïman (certainement parlant de Soro) va sortir là-dedans pour nous commander ».    Cette allégorie du « pipi » d’une ponte du Rdr est là pour relier le Rdr et à la rébellion. Or, le RHDP, version dictée de Jacques Réné Chirac, en 2005, à Paris, était une sorte de fédération dans laquelle chaque entité gardait son autonomie. En cherchant à « l’unifier », Alassane Ouattara, voulait certes aboutir une homogénéisation. Mais avec une arrière-pensée de dissolution d’un RDR tout aussi encombrant, historiquement. Est-il parvenu à ses fins ? Pas si sûr. L’UDPCI de Toikeusse Mabri, parti fondé par feu Robert Guéi, refuse la deuxième mort de « Bob » et résiste. Quitte à provoquer encore le courroux de Ouattara. Le Rdr, disons-le, est saucissonnée en plusieurs clans. Les boutefeux sont responsables des dérives. Ceux qui se reconnaissant en la philosophie du fondateur Djeni Kobena, sont la plupart pour un parti qui tourne le dos à la violence dans son bassin politique.  Ceux-là sont opposés à la liquéfaction du Rdr pour assouvir le destin politique de Ouattara. Les « recrues » du PDCI ont leur destin lié aux maroquins ministériels. Il est possible qu’ils détalent à la moindre difficulté. Toutefois, pour l’instant, Ouattara tient la corde. Son plan secret de recycler le RDR marche bien. Mais pour combien de temps ?

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