Amalgames autour de sa proposition de réforme de la Cei : La société civile recadre sèchement un député
Le 31 décembre 2017, le Président de la République de Côte d’Ivoire, au cours de son discours de fin d’année a annoncé officiellement la tenue des élections locales (municipales, régionales) et de l‘élection des sénateurs, en cette année 2018. La Société Civile dans son rôle de défense des droits humains à travers la POECI avait fait une conférence de presse le 26 Décembre 2017 demandant au gouvernement de procéder à la révision de la liste électorale et de respecter le calendrier électoral en organisant les élections locales prévues en 2018. Cette conférence de presse a suscité également la réaction d‘autres organisations de la société civile qui se sont organisées pour remettre à l’ordre du jour leurs propositions de réforme de la Commission Electorale Indépendante (CEI) mais également de la révision du code électoral afin de l’harmoniser avec la nouvelle constitution adoptée en 2016. Ainsi, le lundi 15 janvier 2018, neuf réseaux d’Organisations de la Société Civile et 6 organisations travaillant dans le domaine des droits humains et de la gouvernance, plus spécifiquement dans le domaine des élections ont organisé une conférence de presse pour demander la recomposition de la CEI ainsi que la révision de la loi portant code électoral, tout en mettant à la disposition des décideurs leurs propositions issues d‘un long processus de concertation avec toutes les parties prenantes et l’appui d’experts sous régionaux. Le samedi 3 Février 2018, le Député de la Nation, l’Honorable Anoblé Felix qui était face à ses mandants a, dans ses propos, fait des commentaires méprisants à l’endroit de la société civile en référence à cette conférence de presse et aux propositions de la société civile. Le député, sans le moindre égard pour le poste qu’il occupe par la volonté même du peuple, a fait des affirmations diffamatoires et déshonorantes selon lesquelles « tous les acteurs de la société civile seraient inféodés à des partis politiques ». Il a aussi fait montre d’une mauvaise lecture des propos de la société civile en se contentant d’analyser des bouts de phrase qui l’on amené à dire « On demande de dissoudre la CEI pour la donner à la société civile », au lieu de prendre connaissance de toute la substance des propositions et de leurs fondements qui lui aurait permis de faire une analyse plus constructive. Enfin, certainement trop imbu par le pouvoir que sa circonscription électorale lui a conféré, il s’est autorisé à décider à la place de tous et pour tous (mandants et exécutif y compris) pour refuser toute modification des textes selon les propositions de la société civile. Offusqué par cette attitude de l’élu « du peuple pour le peuple » qu’il est, le Réseau Ouest Africain pour l’Edification de la Paix section Côte d’Ivoire (WANEPCI) ne saurait passer sous silence l’opprobre ainsi jeté sur la société civile ivoirienne qu’il s’efforce à renforcer depuis 2003. Le WANEPCI-CI rappelle que les Organisations de la Société Civile sont bien reconnues par la WANEP-Côte d’Ivoire Siège Social : Cocody Angré les OSCARS résidence AURORE bâtiment B au 1er étage, Porte B 11 09 BP 3320 Abidjan 09 Côte d’Ivoire Tél. : (225) 22 42 33 39 /07 37 87 42/02 23 43 73/01 45 04 85 Email : wanepci@yahoo.fr Réseau Ouest Africain pour l’Edification de la Paix West Africa Network for Peacebuilding constitution ivoirienne et jouent ainsi de droit, leur rôle de défense des droits des sans voix sur une question dont la mauvaise gestion pourrait perturber le bon déroulement des élections avec son corollaire de violences et de perturbation de la quiétude des populations. Ainsi, le WANEP Côte d’Ivoire : · Loue les initiatives du député de San Pedro qui met un point d’honneur à tenir informé ses électeurs de l’actualité et plus précisément des lois que les députés sont amenés à voter ; · S’inquiète de cette sortie du député qui pourrait, malgré ses intentions certainement nobles, être une source de désinformation et d’intoxication du peuple s’il ne prend pas le soin de maîtriser les dossiers sur lesquels il intervient ; · Demande à l’honorable MIEZAN Félix Anoblé, de prendre connaissance des propositions de réformes disponibles auprès des organisations qui les ont faites, notamment l’exposé des motifs qui en donnent les fondements. La société civile reste disponible ; · Demande à l’honorable député de garder en mémoire que plus qu’un parti politique, c’est le peuple qu’il représente et dont il doit défendre les droits ; · Demande à l‘honorable député de retirer ces propos méprisants à l‘égard des Organisations de la Société Civile qui ne sont inféodées à aucun parti politique ; · Rappel au député Félix Anoblé que la société civile, a énormément contribué au progrès démocratique de notre pays depuis 1990, et mérite un peu plus d’égards en dépit de quelques maillons faibles. Le WANEP-CI, en condamnant cette sortie de l’honorable MIEZAN Anoblé Félix Prie le Gouvernement de mettre en place, en urgence, un comité de réflexion pour travailler sur la réforme de la CEI et du Code Electoral pour la paix et la cohésion sociale en Côte d’Ivoire. Recommande à la société civile de continuer son plaidoyer auprès des décideurs pour la prise en compte de leurs propositions en vue de l’adoption d’un code électorale et d’une Commission électorale plus démocratiques et plus consensuels gages d’une paix durable pour notre pays.
Fait à Abidjan, le 16/02/2018